1ère
bataille de la Marne (5-10 septembre)
En août 1914, les forces
allemandes franchissent la Marne à Châlons et se trouvent aux portes de
Saint-Dizier et de Verdun. (cf Plan tiré de Guides Michelin, Marne, Trouée de
Revigny, p.6-7)
Aux portes de Verdun
Cierges (près de
Vauquois) 39 F4
2 septembre 1914
Edmond DOUX (4e R.I.) , âgé de 28 ans, marié à Inna Bruand.
Roland PAURON (sergent 4e R.I.), âgé de 24 ans marié à
Anna Corbin.
Après la bataille engagée aux frontières, la 3ème
Armée se replie progressivement. Le 30 août, le général Sarrail, commandant la
3ème armée, établit une ligne Buzancy-Halles . Le 2 septembre 1914, la 3ème
armée poursuit sa retraite. La Vième armée allemande arrive. Le 4ième
R.I. est chargé d’arrêter l’ennemi qui menace de couper la ligne de retraite.
La ténacité du 4ième R.I. donne au C.A. le temps de s’écouler.
3 septembre
Georges
MEHOMME (4e R.I. 4e
Cie) âgé de 23 ans, disparu au combat, domicilié 6 rue du Temple à Auxerre.
L’enjeu de Vauquois :
![]() |
rasoir "souvenir de Vauquois" 1914-1916, coll. Musée d'Avallon |
Le Claon (à l’hôpital, près de Vauquois)
6 septembre 1914
Amour BERTRAND, (4e R.I., 8e
Cie, sergent) âgé de 25 ans . des suites de blessures de guerre, ajusteur, époux de Alzine, domicilié rue Hippolyte
Ribière, ses parents sont domiciliés 10 rue du 14 juillet[1]. « le
défunt laisse une veuve et un enfant né quelques jours avant son départ ;
ancien équipier de l’Alliance Vélo-Sportive et moniteur du Réveil Sportif, il
était très connu et très apprécié des sportsmen auxerrois comme camarade autant
que comme athlète. »[2]
Aux portes de Saint-Dizier / Trouée de Revigny
Ecriennes ( Est
de Vitry-le-François) 65 E4
Dés le 6 septembre, la 4ème
Armée s’efforce d’arrêter la marche des troupes allemandes. Le Corps colonial
subit des combats violents sur le canal de Saint-Dizier.
6 septembre
Jules
Henry BEAUJEAN ( 21ème R.I.C., sergent) âgé de 42 ans, margeur
d’imprimerie[3],
époux de Bousselier, domicilié 17 rue du
14 juillet à Auxerre.
(cf photo tirée de Guides
Michelin, trouée de Révigny, p.65)
« 6 septembre[4]
L’ordre pour la journée du 6
arrive pendant la nuit. Le C.A.C. doit résister sur position : Frignicourt
(12e C.A.) – Villote-Vauclerc-Ferme de Tournay-Plateau N.E. de
Dompremy (2e
C.A° avec mission générale d’interdire à l’ennemi de déboucher au sud du canal
de la Marne au Rhin. Le secteur de la 5e brigade va de Vauclerc
(inclus) à la Ferme de Tournay (inclus) secteur à occuper par le 21e
colonial rendu sur place à 5h. Liaison à Villotte avec la 2e
division, à Dompremy avec le 2e C.A.
(…) a) Bataillon
Reymond (2e) doit se porter vers Vauclerc. B) Bataillon Ibos (3e)
doit se porter vers la Ferme de Tournay. C) bataillon Moreau (1er)
en réserve à Ecriennes. (…) 5h les bataillons arrivent sur position avant le
jour.
a) Bataillon Reymond disposé ainsi qu’il suit.
5e Cie dans Vauclerc même dont elle organise la lisière Est et Nord
avec une section de mitrailleuses à la corne N.E. du village. 8e Cie
à l’Est du village et à environ 100m en avant de la grande route de Vitry.
L’autre peloton de la 6e et toute la 7e compagnie sont en
rassemblement articulé à 600m en arrière dans un repli au Sud de Vauclerc.
b) Bataillon Ibos, a sa 12e
compagnie à la Ferme de Tournay, sa 9e compagnie et section de
mitrailleuses à 200m sur la droite. Sa 11e Cie au sud de la voie
ferrée dans les betteraves. SA 10e Cie à cheval sur la route Favrene-Reims
la Brûlée.
c) Bataillon Moreau rassemblé à Ecriennes, à 2
sections de la 1ère compagnie détachées vers le sud à l’écluse. Le
bataillon est bientôt porté à la lisière N.O. du village d’Ecriennes.
Dans l’ensemble c’est
un dispositif en profondeur face au Nord-Nord-Ouest. (…)
Vers 7h l’action
s’engage. De l’infanterie ennemie débouche à 1500 m environ en avant de
Vauclerc (…) Villotte abandonnée par la 2e division (…)Aussitôt
l’ordre est donné d’engager le bataillon Moreau sur Villotte pour boucher le trou
entre la 5e brigade coloniale et la 2e division coloniale
et occuper cette localité ;
A 8h15 l’ordre est
donné au commandant Moreau d’attaquer Villotte. (…) Le combat a gagné en
intensité. Sur tout le front Luxémont-Villotte-Vauclerc, à une très vive fusillade,
s’ajoute l’intervention de l’artillerie adverse. Sur 1500m environ à l’ouest
d’Ecriennes, le mouvement du bataillon Moreau s’accomplit sans difficultés ni
pertes exceptionnelles. Puis les pertes augmentent également occasionnées par
l’infanterie et l’artillerie adverses. Notre progression ralentit de vitesse.
Certaines fractions de notre ligne s’accroche au terrain. L’ennemi subit
d’ailleurs des pertes sérieuses également au même moment.
Vers 9h devant le
front de la 8e Cie à l’E. de Vauclerc, l’action devient plus vive
(…) L’artillerie installée de part et d’autre de la grande route de
Vitry : sa mise en action est un peu lente mais vers 10 heures, des salves
bien réglées fauchent littéralement les premiers rangs allemands.
L’ennemi fait serrer ses
troupes de renfort et apparaît en grosses masses à l’ouest et au nord de
Vauclerc. (…)
Ainsi donc,
simultanément vers 11 heures, l’effort allemand se précise ;
- le long du canal de la Marne à la Saône
contre la gauche du 1er bataillon.
- Sur Vauclerc contre la 5e
Compagnie.
- Par le ravin au sud de Reims-la-Brûlée dans
les directions du Sud-Est et de l’Est.
Le lieutenant-colonel commandant le 21e colonial (…)sent le
besoin d’un pressant renfort. Dès 9h ordre est donné au 3e bataillon
de se porter vers l’Est en vue de repousser la tentative de débordement qui se
dessine à la droite du 2e bataillon.
(…)
La pression de l’ennemi le long du canal de la Marne à la Saône sur
Vauclerc par les ravins au Sud de Reims-la-Brûlée se produisant par fortes
masses, détermine notre repli.
Les unités du 1er bataillon qui ont éprouvé des pertes
sérieuses, viennent garnir la lisière O. d’Ecriennes et le chemin
Ecriennes-Ecluse (3e Cie) avec des éléments à 200m environ à l’ouest
d’Ecriennes. (…) Un flot d’hommes sans
chefs prend la route de Vitry poursuivi par le canon. Il est environ 12h. Le commandant Reymond (…) est blessé. La
situation est critique. Le chef de corps quitte son poste. Le commandement et
avec la C.H.A. et le drapeau constitue un barrage sur la grande route. Il
réussit à arrêter le mouvement de repli et à accrocher nos fractions à la
route. L’ordre est de tenir coûte que coûte , des renforts étant annoncés du 2e
C.A.
Vers 12h le dispositif est le suivant :
21e colonial :
1er bataillon tient Ecriennes-Ecluse (…)
2ème bataillon est de part et d’autre de la route de Vitry
(…)
3ème bataillon se place (…) sur Vauclerc.
(…)
à 13 heures parvient l’ordre de se replier dans la direction générale
Thiéblemont-Farémont. (…) à 13 h 15 en raison de l’arrivée des renforts du 1er
colonial et du 2e C.A., le général commandant la 5e
brigade donne contrordre et prescrit la reprise de l’offensive. Le nouvel ordre
parvient au 3e bataillon vers 14 heures, aux autres bataillons à peu
près à la même heure ; (…)
A droite / Par suite de la fatigue et surtout de la violence du feu de
l’ennemi qui a soigneusement repéré le terrain, l’offensive de droite est lente
et les pertes sont nombreuses. On progresse cependant par petits bonds séparés
par de longs temps d’arrêt. (…) Ces mouvements en avant se poursuivent de 14h à
17h. A 17h le feu de l’artillerie ennemie augmente. Le bataillon Oudard débordé
sur sa droite est refoulé. Son mouvement de retrait découvre les unités du
bataillon Ibos (…)A ce moment elles se trouvent à 400 m environ de Vauclerc.
Elles entament très lentement et en ordre un mouvement de repli vers le plateau
de Thiéblemont-Farémont qu’elles viennent border aux environs de la route
Favresse –Vauclerc. Notre infanterie s’accroche au terrain qu’elle conservera
en dépit de la pression de l’ennemi.
Au centre/ le 2e bataillon cramponné au plateau d’Ecriennes
face à Vauclerc (…)tient toute l’après-midi. A la tombée de la nuit, une
batterie viendra la relever, continuera son tir et donnera ainsi à l’ennemi
l’impression qu’il n’a pu éteindre le feu de la première.
A gauche/ l’engagement se poursuit avec plus de confusion encore ;
Les 2 compagnies du 23e dirigées sur Ecriennes (…) éprouvent de lourdes pertes, sont
plaquées sur le terrain par l’artillerie ennemie puis cherchent instinctivement
protection aux abords de la route de Vitry. Les pertes en cet endroit sont
encore nombreuses car l’artillerie lourde allemande tire sur cette grande route
et ses abords ; (…)
La nuit approche. Toutes les unités sont exténuées mais les Allemands
ne peuvent prendre sérieusement pied sur le plateau
Ecriennes-Thiéblemont-Farémont où nos hommes font preuve de la plus splendide
opiniâtreté.
Vers 18 heures un ralentissement se manifeste. A 19 heures, il se
précise. Il est certain que nos adversaires sont à bout de souffle et
incapables d’un effort nouveau. Du moins avec les troupes qui ont lutté contre
nous dans la journée ; (…)
Dans cette lutte de 13 heures de durée, le 21e colonial
avait perdu 19 officiers, 862 hommes de troupe.
Le 2ième C.A. (Général
Gérard) reprend contact avec le corps colonial pour arrêter l’avancée
allemande . Les coloniaux tiennent Écriennes le 7 septembre au soir mais
le lendemain ils sont obligés de se
replier. Vauclerc et Écriennes tombent aux mains de l’ennemi.
Vaubécourt (Nord
ouest de Bar-le-Duc) 66 A2
4 septembre
1914
Lucien CHERBUY (4e R.I.) âgé de 25 ans, blessé le…
décédé entre le 7 et le 12 septembre[5] ou le 12
novembre[6], décédé inhumé par les autorités allemandes à
Fleury, époux de Marie Boutron, domicilié au 4 rue Soufflot à Auxerre.
5 septembre
Le 5ième C.A. ( 4ième R.I.) de la 3ième Armée contrôle la
situation face à la Vème armée du Kronprinz.
6 septembre
Les
Allemands prennent l’offensive un peu avant 6h du matin. Le feu d’artillerie
est si intense que le 5ième C.A. est obligé de se replier bien que
les 1er et 3ième bataillons du 4e R.I. aient
arrêté net l’attaque allemande. « L’ennemi
pousse alors sur la gauche un nouvel assaut qui, progressant à couvert dans le
bois de Brouennes, va prendre à revers les deux bataillons du 4e.
Mais la 2e compagnie du capitaine Guillaume a décelé ce mouvement,
elle fait face aux assaillants, biens supérieurs en nombre, et les contient
énergiquement. »[7]
Marcel BENARD, (4e R.I.) âgé de 33 ans, modeleur.
Jean
Auguste BOIZOT, (4e R.I. caporal), âgé de 32 ans, époux de Germaine Boutet, père de plusieurs filles,
domicilié rue Joubert à Auxerre.
Albert DURET (capitaine au 4e
R.I.), âgé de 20 ans, mort des suites de blessures, sa mère est domiciliée
avenue de la Tournelle, ou 83 rue du Pont[8] à
Auxerre.
Edouard
FORITTE, (4e R.I.) âgé de 23 ans
Georges
MARCHAND (4e R.I.), âgé de 34 ans, domicilié 9 place
Saint-Amâtre à Auxerre, inscrit au monument de Saint-Georges également.
Paul
MESSANT (4e R.I.), âgé de 30 ans, marié à Victorine Léger,
inscrit à Crain également.
Louis VILLETTE (4e R.I.), âgé de 32 ans, époux de Lucie
Henrique, domicilié 8 rue Sutil à Auxerre. Le 15 septembre 1915 sa date de
décès était encore inconnue : « tombé
au champ d’honneur antérieurement au 8 juillet 1915, renseignement de source
allemande, sépulture inconnue »[9]. « Originaire
de Nérondes (Cher), il avait 33 ans. Il était ouvrier maçon chez M. Bénard et
habitait rue Sutil, 8. Il laisse une veuve et trois enfants en bas âge. »[10]
Evres
Le 6ième C.A. de la 3ième
Armée prépare son offensive quand il est devancé par le XIIIème
actif (voir plan le 6 septembre). Le 6 septembre vers 10 h du matin, l’attaque
française est engagée malgré la supériorité numérique des forces adverses.
A la gauche, la 17ème brigade, prêtée par le 5ième C.A.,
dépasse Pretz et parvient à l’ouest d’Evres, mais prise de flanc par les feux
allemands, elle est obligée de se replier.
5 septembre
1914
Charles DUCHEMIN (82e R.I. engagé volontaire en 1913)
âgé de 21 ans, domicilié rue Bourneuil à Auxerre.
« 5 septembre[11] le
régiment doit former arrière-garde de la division. Le régiment évacue Lavoye à
5h 30 et prend une formation d’arrière-garde (formation de combat) à cheval sur
la route Froidos-Waly, hauteur de Lavoye (…)
A partir de 16 heures, la 4e Cie principalement est soumise à
un tir intense de l’artillerie allemande. Des fractions de cette compagnie se replient. Elles sont
reportées en avant par le colonel Fontignon et le capitaine Fleuriot.
Pertes : quelques tués et une quinzaine
de blessés ».
6 septembre
1914
Hippolyte SIMON (82e R.I.) âgé de 22 ans, tué à
l’ennemi, domicilié 8 rue Bercier à Auxerre. « tué à Louppy-le-Petit [à côté de Condé-en-Barrois, entre Bar-le-Duc et Vaubécourt ]» [12]
« 6 septembre[13]
nuit calme. L’ordre est de tenir
à tout prix. (…) Le combat s’engage. Lutte d’artillerie vers 9 heures.
L’infanterie ennemie attaque les avants postes qui tiennent bon. Pertes
effroyables. Les mitrailleuses ennemies entrent en activité. Vers 10 heures,
les 2 Cies du 76e R.I. à gauche lachent pied sans avertir, surpris
par la 5e Cie. »
10 septembre
1914
Paul JOLIBOIS (4e R.I.), âgé de 22 ans, mort dans
l’ambulance 120
Osches
( O. de Souilly 66 B1)
10
septembre 1914
Charles DAULNY (38e R.I.C., adjudant-chef), âgé de 34 ans,
« tué à l’ennemi », époux de Mlle Géry, 68 rue du Pont à Auxerre.[14]
Rembercourt-aux-Pots
(S.-E. de Vaubécourt)
6 septembre
1914
Auguste JEANTET (82e R.I. lieutenant), enterré au
cimetière de Gentilly.
Bataille de
la Marne, 4e R.I., Vaubécourt, bois de Brouennes (6 septembre, 1er
et 3e bataillons), Rembercourt-aux-Pots (7 septembre), 9 septembre
nouvelle attaque, Condé-en-Barrois / Vaubécourt/Foucancourt/ Clermont/
Aubreville (10 septembre, poursuite de l’ennemi), Vauquois/Cheppy (15 septembre
occupation des lieux malgré l’acharnement de l’ennemi).
Condé-en-Barrois,
7 septembre
1914
Alfred MARTIN (4e R.I. sergent-major), âgé de 32 ans,
disparu au combat, époux de Maire Louise Latroye.
10 septembre 1914 le
tour des Allemands déjoué par les fantassins du 4e R.I.,
Le Bourguignon du 24 septembre rapporte à propos des 82e
et 4e R.I. les faits suivants fournis par un fantassin du 4e :
« Nous avons eu déjà l’occasion de
signaler quelques unes des tristes ruses employées par les Allemands pour
attirer nos soldats en de terribles guet-apens. Une lettre d’un soldat
auxerrois, qui nous est aujourd’hui communiquée, résume parfaitement la
« manière » des troupiers du kaiser :
Dans la nuit du 10 au 11 septembre , écrit notre compatriote, deux compagnies
du 4e , la 1ère et la 4ième, étaient de
grand’garde à C…-en-B… (Meuse)[15].
Le 82e s’était replié à leur gauche.
Vers deux heures du matin, les sentinelles
donnent l’alarme. Les petits postes et la grand’garde se portent sur la ligne
des sentinelles, partie en lisière d’un bois, partie dans un champ de
betteraves.
L’adjudant
B… était prêt à commander le feu on entendit, d’un petit bois de sapins faisant
face , des voix qui criaient : « 82e et 4e,
ne tirez pas, nous sommes des vôtres ! » D’autres voix crièrent
encore : « En avant ! à la baïonnette ! »
Mais un
léger accent allemand trahit la prononciation de ces dernières paroles,
prononcées par des Allemands qui voulaient faire lever nos soldats pour tirer
dessus : ce fut le contraire qui se produisit. L’adjudant B… commanda des
feux de salve qui, bien dirigés, eurent des résultats surprenants. Au petit
jour, on put constater l’effet produit : 250 cadavres allemands jonchaient
le sol.
A la suite
de ce fait d’armes, l’adjudant B… a été promu sous-lieutenant. »
En Seine-et-Marne
Saint-Soupplets (N.0 de Meaux)
Avant 12
septembre 1914
René SIMON (289e
R.I 26e Cie),âgé de 22 ans, caporal le 8 novembre 1913, sergent le 5
août 1914, tué à l’ennemi avant le 12 septembre. « sous-officier énergique et dévoué, tué à son poste de combat au début
de septembre 1914 devant Saint-Soupplets, Croix de guerre avec étoile de
bronze »[16],
célibataire, domicilié 22 rue d’Égleny à Auxerre. Blessé[17] à la
bataille de Barcy le 6 septembre (20e Cie)
22[18]
septembre 1914
Louis Auguste ROUGEOT (21e Cie du 204e R.I.),
âgé de 32 ans, tombé au champ d’honneur, marié, père de toirs enfants et
domicilié rue du Port Saint-Gervais à Auxerre.
Barcy (Seine-et-Marne)(N.O. de Meaux)
6 septembre
1914
Elie Abel BERTRAND [19] ( 204e
R.I.), âgé de 28 ans, porté disparu le 6 septembre, mort sur le champ de
bataille, enfant de l’assistance (Seine), marié et domicilié 71 rue du Pont à
Auxerre.
Laurent DEMARTINI (204e
R.I., adjudant) âgé de 37 ans, tué sur le champ de bataille à 16h par suite de
coup de feu, époux de Marguerite Delsous, domicilié rue Française, Auxerre.
«dimanche 6
septembre[20], d’après les nouvelles sur l’ennemi les
Allemands ayant évacué les positions de Monthyon, la 209 brigade se porte sur
Lizy par Barcy. A hauteur de la ferme de Barcy la brigade est engagée dans un
violent combat. Le 5e bataillon fournit deux compagnies en soutien
d’artillerie (17e et 19e Cies), les deux autres (1 !e et 20
Cies) sont en réserve de la division au sud de Barcy. Le 6e
bataillon est à la Baraque à la disposition du général de division. A 8h 30 il
reçoit l’ordre de se porter à l’attaque de l’ennemi établi sur les cotes E. de
Barcy avec direction cote 115 et Etrepilly. Jusqu’à 14h 30 le bataillon subit
le feu de l’artillerie. A ce moment là un combat très violent de mousquetterie
s’engage entre deux et ensuite trois Compagnies de l’ennemi. Enfin à 15h30 la 4e
Cie va s’engager lorsque l’ordre est donné au bataillon de se replier et
d’organiser une position en arrière.
Ce mouvement est exécuté, mais deux divisions ennemies étant signalées
comme tentant de forcer la ligne, les 5e et 6e bataillons
se portent alors ensemble à l’assaut .et après avoir renouvelé cet assaut à
trois reprises différentes, le régiment réussit à se maintenir sur la position
de Barcy. »
René Michel Marie Stanislas LECOMTE (19e
Cie, 289e R.I.), âgé de 30 ans, tué à l’ennemi, marié et domicilié
24 rue du Puits des Dames à Auxerre.
Journée difficile pour le 289e
R.I. [21] :
« Le régiment avant garde sur la route Monthyon-Pringy. Une Cie (22e)
détachée en flanc garde sur les bois au N. de Pringy Attaque des lignes entre
Chambry et Barcy (lignes sur tranchées avec mitrailleuses). Déploiement de la
brigade, tentative d’assaut, le combat échoue et continue jusqu’à la nuit. Un
ralliement des fractions de tout le Régiment replié en arrière tente une
attaque à la tombée du jour.
Le chef de bataillon Olivier du 204e
était désigné par le Général pour diriger cette attaque avec tous les éléments
qui s’étaient repliés en arrière (289e) (pour le 289e la
22e Cie qui, sa mission de flanc garde terminée, a rejoint les
derniers éléments du 289e. Cette dernière attaque permet aux
éléments de 1ère ligne de se replier.
La 23e Cie
pendant les journées du 5 et du 6 est restée spécialement affectée à la garde
du train de combat et n’a pas dépassé Monthyon. Réunion des éléments dispersés
an cantonnement de Monthyon à 22 h.
Pertes :
officiers 1 tué sous-lieutenant Demay
Blessés :
Lieutenant-colonel Ducros, Commandant Lamborot, Capitaines Angé, Joussot,
Alduy ; sous-lieutenants Peltier, Grenouillaud. Parmi les soldats : 18
tués, 230 blessés 100 disparus ou
prisonniers .
Chambry (Seine-et-Marne) (nord de Meaux) 62 A2
8 septembre 1914
Lucien ROJOT (lieutenant dans la 20e Cie, 5e
bataillon, 204e R.I.), âgé de
32 ans, tombé au champ d’honneur, « tué d’une balle derrière la tête, fils
de l’ancien mercier de la rue Joubert[22] », marié et domicilié 4 rue des Orgues à Auxerre.
« conducteur des ponts et chaussées, chargé des travaux neufs dus ervice
de la navigation de la Marne, il venait d’être admis comme
élève-ingénieur. »
« Mardi 8 septembre[23]
le régiment part à 2 heures
direction d’Etrépilly. Trois compagnies (21-22-23e) s’installent au
N.-E. de la Raperie. La 24e Cie 500 mètres au Sud comme soutien. Le 5e bataillon à 100 m au Sud.
Le régiment est soumis à un feu excessivement violent de grosse artillerie
pendant toute la journée ».Le lieutenant Rojot ne figure pas dans la
liste des pertes.
Mailly-Le-Camp près de Sompuis (Ouest de Vitry-le-François)
64 B4
8 septembre
1914
Frédéric FOUQUIN (20e B.C.P.), âgé de 33 ans, époux
d’Adrienne Franchis.
« 8
septembre 1914[24] conformément à l’ordre d’opérations le
bataillon quitte Arrembécourt (Nord de l’Aube) à 2h 30. Il se porte sur la
Ferme Neuve (3km ouest de Saint-Ouen) qu’il atteint sans incident à 9 heures.
Là le commandant recevait l’ordre de rassemblement de la 13e
division d’Infanterie que les 3 bataillons de chasseurs 17e, 20, 21e
devaient couvrir depuis les Fénus jusqu’aux bois au Sud Est de la ferme des
L’pine. Au centre de ce dispositif le 20e bataillon ayant son gros à
la ferme des Monts Marins devait tenir la crête au Nord et les bois au
Nord-Est. En exécution de cet ordre le chef de bataillon détacha la 1ère
compagnie (capitaine Davignon sur la crête au Nord des Monts-Marins et la 6e
compagnie dans les bois au Nord-Est. (…)
A 15heures, le bataillon reçut l’ordre d’attaque de Sompuis. Il devait laisser 2 compagnies en soutien de l’artillerie
qui allait s’établir en arrière de la crête au Nord de la ferme des Monts
Marins et progresser avec les 4 compagnies sur le saillant Sud-Ouest de Sompuis
en marchant entre la route de la ferme de la Custonne à Sompuis et la lisière
des bois à l’Ouest . Les 1ère et 6e compagnies furent
désignées pour constituer ce soutien. Peu après le bataillon était avisé que le
soutien était fourni par le 17e régiment d’infanterie et qu’il
allait pouvoir prononcer son attaque avec les 6 compagnies dès que l’artillerie
se serait mise en batterie. Le bataillon se préparait à porter son gros en
avant lorsque l’ennemi prononça lui-même son attaque à courte distance sur la
crête au Nord de la ferme des Monts Marins. Les compagnies du 207e
régiment de réserve se repliaient devant cette attaque qui garnissait la crête
voisine de la fermes des Essertes d’où elle ouvrait le feu sur les
reconnaissances de notre artillerie et sur les attelages plus en arrière ;
L’artillerie éprouva immédiatement des pertes assez sensibles et dut emmener
ses attelages laissant plusieurs pièces en batterie. Cependant les 1ères et 6e
compagnies du 20e bataillon résistaient énergiquement sur leurs
emplacements sans arriver à enrayer l’offensive ennemie. (…) Dès que le
mouvement offensif du bataillon se dessina, l’ennemi ouvrit un feu intense sur
lui. Le bataillon n’en progressa pas moins de manière à couvrir le plus tôt
possible les pièces dont l’ennemi n’était plus qu’à courte distance. Puis
soutenu peu de temps après par notre artillerie qui avait pris position plus en
arrière, le bataillon poussa vivement d’abord jusqu’aux pièces puis jusqu’aux
tranchées occupées par l’ennemi que la droite du bataillon chargea même à la
baïonnette, tandis que la compagnie de réserve engagée à gauche contenait un
mouvement débordant tenté par l’ennemi. L’ennemi ne tint pas devant cette
attaque et prit bientôt la fuite, en laissant un nombre considérable de tués et
de blessés. Le bataillon poussa à la crête et s’y arrêta conformément aux
ordres du chef de bataillon, pour permettre aux autres éléments de la 13e
division d’arriver jusqu’à la hauteur et de prendre part au mouvement offensif
d’ensemble. (…) Jusqu’à la fin de la
journée, la situation demeura à peu près stationnaire et l’infanterie ennemie
ne réapparut pas, mais l’artillerie continua parfois d’une manière intense à
canonner nos emplacements tant avec ses grosses pièces qu’avec ses canons de
campagne. Les pertes du bataillon durant cette journée , qui a été marquée pour
lui par une offensive victorieuse sont assez élevées : elles sont
approximativement de 6 officiers (c’est-dire le 1/3 de l’effectif) et de 120 à
150 hommes. »
Reprise en main de la
situation : mi-septembre
Vauquois (Nord de
Clermont-en-Argonne)
Le 5ième
Corps d’Armée : La contre-offensive française est un succès. La IVième
Armée du duc de Wurtemberg recule. La situation de la Vième Armée du Kronprinz
devient alors délicate. Le 11 septembre, le 5ième C.A. (4e
R.I.) refoule l’ennemi vers le nord et le 13, il gagne Vauquois et Varennes. La
Victoire de la Marne ne fait plus de doute.
23 septembre
Lucien René BOUGE ( 4e
R.I.), âgé de 32 ans, tué à l’ennemi, époux de Lucie Rinaldi domicilié à
Auxerre.
10 septembre 1914
Sulpice VAUDREY (4e R.I.),
âgé de 32 ans, disparu
Vaubécourt
(Ancy-le-Franc)
12 septembre 1914
Léon ROUBEAU (4e R.I.), âgé
de 33 ans, époux de Berthe Larue.
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dernière page du carnet de campagne de Raymond Wilmo (coll. part. Auxerre) |
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Raymond Wilmo (coll part. Auxerre) |
Raymond WILMO (4e R.I., sergent), âgé de 26 ans, blessé
à Vaubécourt, décédé à Ancy-le-Franc, domicilié Place Saint-Mamert à Auxerre. Le Bourguignon donne des précisions le samedi 12 septembre 1914 : « atteint dimanche dernier, au cours d’un combat dans la Meuse, d’un
éclat d’obus au ventre, le sergent réserviste Raymond Wilmo, du 4e de
ligne, avait été admis mercredi à l’hôpital d’Ancy-le-Franc, son état ne
permettant pas de l’évacuer sur le Midi. Malgré les meilleurs soins, le sergent
Wilmo vient de succomber. Le défunt était âgé de 26 ans. Il était originaire de
Mailly-la-Ville. Il tenait depuis quelques mois à Auxerre, place Saint-Mamert,
la boulangerie de son beau-père, M. Gillet. Le sergent Wilmo laisse deux
enfants en bas âge. » Le Bourguignon, lundi 14 septembre :
« Une foule énorme a suivi le convoi du sergent réserviste Raymond Wilmo, du 204e,
boulanger à Auxerre, inhumé lundi soir au cimetière de cette ville. Outre les
fleurs et couronnes qui remplissaient une voiture spéciale, quatre bouquets
étaient portés par des pupilles du Réveil Auxerrois. Dans l’assistance, on
remarquait le général Vonderscherr, MM. Milliaux, maire d’Auxerre et député,
Bacalerie, conseiller de préfecture, représentant M. le Préfet appelé à
Tonnerre, Bénard, adjoint, de nombreux officiers et soldats, les membres du
bureau et une délégation de la Société de secours mutuels la Prévoyance dont le
défunt faisait partie, des membres de l’Union des femmes de France, laquelle
avait offert une couronne, de nombreuses délégations de sociétés. Les cordons
du poêle étaient tenus par un sous-officier et des caporaux amis du défunt. Au
cimetière, M. Milliaux a dit qu’il s’était fait un devoir d’apporter le salut
ému de la cité à la mémoire du premier Auxerrois qui, victime de la guerre,
pourra reposer près de ceux qui le pleurent.
En termes touchants, il a rendu hommage au noble sacrifice des héros tombés pour assurer le salut de la patrie.
Le docteur Pillot, au titre de voisin, médecin et ami du défunt, a prononcé également d’émouvantes paroles et il a terminé en flétrissant les misérables qui ont préparé et voulu l’horrible calamité qui fait tant de victimes. »
En termes touchants, il a rendu hommage au noble sacrifice des héros tombés pour assurer le salut de la patrie.
Le docteur Pillot, au titre de voisin, médecin et ami du défunt, a prononcé également d’émouvantes paroles et il a terminé en flétrissant les misérables qui ont préparé et voulu l’horrible calamité qui fait tant de victimes. »
22
septembre 1914
Georges BOVÉ (4e R.I.), âgé
de 21 ans, blessé probablement le 6 septembre, tué à l’ennemi le 22 septembre[25],
domicilié 5 rue Chantepinot à Auxerre, chez M. Lécolle Paul, un parent.
16
septembre 1914
Ernest GALLON (4e R.I.), âgé
de 28 ans, époux de Berthe Badin, domicilié 2
rue de Paris
à Auxerre.
Fernand ROUSSEAU, (4e R.I.),
âgé de 32 ans domicilié au hameau de
La bataille de la Marne laisse espérer un retournement de situation décisif. La lettre du brancardier Albert Croiziard[27]. le confirme.
Lettre du 15 septembre 1914
"Ma chère Emilie
Lettre du 15 septembre 1914
"Ma chère Emilie
Je suis toujours en bonne santé, mais ne reçois toujours pas
de nouvelles de lui. Je n’ai encore reçu qu’une lettre, mais il ne faut pas que
je me plaigne puisque les autres n’en ont pas encore reçu.
Les
Allemands reculent, et nous traversons les pays qu’ils ont envahis. Ce n’est
pas un beau spectacle ce n’est que pillage et incendie. Je ne les aurai jamais
cru pareils à de tels actes au siècle où nous sommes, ils ne devaient pas en
faire autant en 70 et les pays où ils sont passés sont à plaindre. Je t’écris
ma lettre à l’entrée d’un pays tout fumant de décombres ou pas une maison est
debout.
J’ai eu le
spectacle d’un champ de bataille au
lendemain, ce n’est pas gai non plus. Enfin en ce moment ils sont battus
partout et se sauvent au plus vite il faut espérer qu’ils seront bientôt
écrasés à tout jamais et que ce soit fini.
Bien le
bonjour à tous
Mille baisers affectueux pour Raymonde et pour toi
Ton petit mari qui pense à toi
Albert
Au moment de finir ma lettre je reçois la carte du 30 août.
Je suis heureux que la santé ne va pas plus mal c’est le principal.
Bons baisers
Histoire du 4ième RI…Bibliothèque
Municipale Auxerre
AMA 4H5 dossier des disparus cliché 127_2754
Histoire du 4ième RI dans Echo d’Auxerre n°38 p46. 1962
Histoire du 4ième RI dans Echo de Saint-Pierre d’Auxerre, n° 42
pp32
[3]
Le Bourguignon 23 novembre 1914
[4]
JMO 21e R.I.C. site SGA / cote 26 N 865/1
[8]
Liste nominative des familles ayant perdu un membre auxquelles est décerné un
diplôme à l’occasion de la fête du 14 juillet 1916, ADY 2 R 245
[10]
Le Bourguignon 17 septembre 1915
[11]
JMO 82e R.I. site SGA / cote 26 N665/1
[13]
JMO 82e R.I. site SGA / cote 26 N665/1
[14]
BM A Le Bourguignon 9 octobre 1914
[15]
Condé-en-Barrois d’après « Historique du 4e R.I. pendant la
guerre 1914-1918, Imprimerie Berger-Levrault.
[16] Registres
de matricules, ADY 1 R 723
[17]
JMO 289e R.I. site SGA / cote 26 N 740/1
[18] Dans le
cahier des morts et disparus d’Auxerre (AMA 4H5) le décès est supposé antérieur
au 12 septembre. Ainsi que dans Le
Bourguignon du 16 juin 1915
[19] Décédé
le 6 septembre d’après site SGA, et le 9 septembre d’après AMA, cahier des
morts et disparus d’Auxerre, 4H5.
[20]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/1
[21]
JMO 289e R.I. site SGA, cote 26 N740/1
[22]
Le Bourguignon, 12 octobre 1914
[23]
JMO 289e R.I. site SGA, cote 26 N712/1
[24]
JMO 20e B.C.P. site SGA / cote 26 N 823/1
[25]22
septembre d’après AMA 4H5 dans le cahier des soldats auxerrois
morts ou disparus, 23 septembre d’après Le
Bourguignon 14 novembre 1914
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