La
plaine de Woëvre n’était pas fortifiée. Les Allemands avaient fait savoir au
gouvernement français leur ferme opposition à toute tentative de renforcement
de cette ligne de défense. Tandis qu’ils renforçaient leur propre frontière
entre Metz et Thionville, les Français en ne tenant une ligne défensive que sur
les Hauts de Meuse (entre Toul et Verdun) se faisaient à l’idée qu’en cas
d’agression, le quadrilatère Longwy-Stenay-Nancy –Toul serait livré à l’ennemi
sans de réels moyens de résistance.
1.
la Bataille de Signeulx (Autour de Longwy) 22 août 14 :
+ Le 4ième R Le 4ème R.I venait de s’installer face à Metz en
début août. Le moral est bon. « Je t’envoie deux mots pour te dire que
tout va bien. On est en ce moment dans la … Je te dirai qu’on entend le canon
tous les jours et j’espère que d’ici peu, nous serons aux prises avec ces
chiens d’Allemands . On a de la nourriture plein le corps et la rage au
cœur. Si toutefois tu vois des gens du
pays, tu leur diras qu’ils ne se fassent pas de mauvais sang », lettre
d’un soldat du 4e R.I., du 9 août.[1]
Le
régiment reçoit l’ordre le 19 de quitter ces positions défensives et de se
diriger vers la frontière belge. Il
remonte la vallée de la Meuse (Dieue, Sommedieue, Troyon, le Fort du Regret,
Verdun, Orne, Azannes, Grémilly, Mangiennes) sous une chaleur de saison mais fort heureusement les chemins sont
bordés de pommiers. Certains en abusent tant qu’ils interromperont leur marche
pour des problèmes gastriques.
« Mercredi
19 août Azzanes avont pris la garde, petit poste
à la Cugeaud, nuit très froide, rien à signaler. Jeudi 20 août ;Relevé la
garde à 10 heures à 2 heures service en campagne, au cap de Bonne Espérance à 2
kilomètres en tirant sur Gremilly avoir chargé ennemi figuré ereinté,
démoralisé rentré le soir à 6h. Vendredi
21 : Réveil à 3h formé les faisceaux jusqu’à 7h, à 7h départ direction
Mangiennes Languyon, frontière belge, on traverse le champ de bataille de
Mangiennes combat du 190 de ligne contre 2ème division allemande de ci de la obus non
partis étais le plus triste à 500m de Mangiennes 2 petites croix au bord de la
route, au caporal un clairon première émotion à Mangiennes, maisons aux
fenêtres dégarnies de vitres on passe quelques petits pays peu sympathiques»[2].
À Mangiennes où venait d’avoir lieu un
affrontement, les soldats purent se rendre compte de la dureté des combats.
Ici, des croix sur lesquelles flottait un képi rouge, là des croix avec un
calot noir allemand. La longue marche de
40 km s’arrête à Tellancourt, face à Longwy
en flammes le 21 août.[3]
Pour la première fois, ils aperçoivent des adversaires, prisonniers, derrière une porte grillagée.
Leur émotion est forte. Malgré l’extrême fatigue, le sommeil des soldats ne fut
pas d’une seule traite. Le cantonnement se réveille soudainement. «Une fausse
alerte : les sentinelles ayant pris pour des ennemis un paisible troupeau
de bétail errant dans les champs ». S’attendaient-ils à recevoir dés le
lendemain matin, le baptême du feu ?
+ Le vendredi
21 août, le 113ième RI était arrivé à Signeulx. Après une
opération de reconnaissance vers Mussy-la-Ville et Baranzy, le régiment était
revenu sur ses positions à Signeulx après avoir combattu vers Baran. L’accueil des Belges à Signeulx
fut des plus chaleureux. « Ils nous comblèrent de victuailles, distribuant
sans compter pain, fromage, chocolat, tabac et même les indispensables
allumettes.[4]»
Mais les allemands sont à moins de trois
kilomètres…
+
Le samedi 22 août, les
Allemands en nombre forcent le 113ième à la retraite, malgré le
renfort des 4ième et 131ième
RI.
L’offensive est lancée. La 9ième
division est chargée d’attaquer sur le front Signeulx-Gorcy. Le 4ième a pour objectif Mussy-la-Ville. Il part dans
le brouillard, à l’aveugle mais confiant… « Les 2ième et 3ième bataillons partent à l’assaut,
baïonnette au canon . Mais les Allemands attendent bien retranchés alors
que nous avançons à découvert». Sous la mitraille, les troupes se replient sans
avoir seulement aperçu l’ennemi … C’est la première offensive…C’est la première
liste de héros , mort « glorieusement pour la Patrie ». Les lourdes
pertes sont également dues aux conditions de la retraite. Les fils de barbelés
placés dans les champs empêchent les soldats de se déployer, ils sont alignés
et servent de cible aux canons allemands de 77 et à ceux des autrichiens des
88. Au moment où la cavalerie allemande s’apprêtait à achever les soldats en
retraite, nos mitrailleuses mises en batterie sur le ballast de la ligne de chemin
de fer permirent d’éviter le pire ».[5]
À Signeulx (à l’ouest de
Longwy)
22 août 1914
Albert ANDRÉ, (4ième RI ), âgé de22 ans, vigneron
Xavier
AUGUET, (4ième
RI ), âgé 22 ans, menuisier, présumé prisonnier, domicilié rue du Viaduc à
Auxerre.
Paul BERNIER, (4ième RI ), âgé de 24 ans,
empl. de commerce (Londres),
Honoré
BIETRON, (4ième
R.I. 6e Cie, lieutenant) âgé de 28 ans, domicilié 17 Place du Marché
à Auxerre. Un avis de disparition[6]
, daté du 6 février 1915, adressé au maire d’Auxerre déclare que par avis
ministériel du 22 janvier 1915 le lieutenant Bietron est déclaré disparu.
Alfred
Marie BIGÉ, (4ième
R.I. caporal) âgé de 21 ans, domicilié 4 rue Philibert Roux à Auxerre
Roger BOULAND, (4ième
R.I. sergent), tué à l’ennemi, âgé de 24 ans, marié à Guérard, domicilié 4 rue
Michelet à Auxerre. « Il habitait
Auxerre, avait ses deux bacs, était un très grand sportif[7],
membre de l’A.J.A, gardien de but au stade d’Auxerre. Il avait préparé l’école
militaire de Saint-Maixent, mais s’était marié très tôt avec une jeune
auxerroise, dont il était très amoureux. Il avait deux enfants en bas âge et sa
femme attendait pour septembre 1914 une petite Simonne qui ne connaîtrait
jamais son papa. Pour faire vivre sa famille, il abandonne la carrière militaire
et entre dans une banque à Auxerre [Crédit lyonnais] . Son père militaire de carrière aurait préféré que Roger continue
l’école militaire. (…) Le 1er août, jour de la mobilisation, le
commandant Eugène Bouland, père de Roger, se rend à Paris et apprend également
l’assassinat de Jaurès. (…). Roger rentre chez lui, rue Michelet pour préparer
son départ, puis après le déchirement des adieux, retourne au Crédit lyonnais
pour « expédier le travail en cours et rejoindre le régiment de bonne
heure ». (…) Le 22 août, le sergent
Roger Bouland est tué à Signeulx. Sa femme ira tous les jours pendant 4 ans
avec ses enfants, l’attendre à la gare d’Auxerre, à l’arrivée des trains
ramenant des soldats, en espérant qu’il revienne peut-être blessé, mais
vivant ; car aucune des nombreuses lettres qu’elle lui a envoyées, n’est
revenue, elle est certaine qu’elle le reverra bientôt. Elle n’apprendra son
décès qu’en 1919, en recevant le livret militaire taché de sang…de son mari, il
avait tout juste 24 ans.
Le commandant Eugène Bouland, à la tête
de ses hommes sera mortellement blessé au sud d’Auberive le 13 septembre 1914,
savoir que son fils Roger était mort depuis 3 semaines…Il sera inhumé au camps
de Mourmelon, avec ses soldats comme il l’avait souhaité par écrit, avant son
engagement. Le 1er petit fils du sergent Roger Bouland se nommera
Roger, en souvenir de son grand-père. »
Marcel CHARRIER, (4e R.I. caporal), âgé de 21
ans, domicilié rue Saint-Martin à Auxerre
Raoul CHEMINEL, (4e R.I.) âgé de 25 ans ,
domicilié 129 rue de Paris à Auxerre.
Joseph DUDON, (4e R.I.) âgé de 21ans,
époux de Léonie Mourot,domicilié place Charles Lepère à Auxerre.
Léon GUILLERAULT, (4e R.I.) âgé de 21 ans
Prosper JEANNOT, (4e R.I. caporal) âgé de 24
ans
Marcel JOUY, (4e R.I.), âgé de 21 ans,
journalier, présumé prisonnier, domicilié 11 rue Hyppolite Ribière, Auxerre.
Henri Désiré Gabriel
LAMBERT (4e
R.I. commandant, chef du 3e bataillon) âgé de 54 ans, tué à
l’ennemi, porté disparu[9],
domicilié Rue Auguste Michelon.
Edgard
NAIN, (4e R.I.) , âgé de 24
ans
Charles OPAGISTE, (4e R.I.), âgé de 22 ans
Fernand PERROT, (4e R.I. caporal) âgé de 32
ans, tombé au champ d’honneur, électricien domicilié 15 rue du Temple à
Auxerre.
Joseph PETITI, (4e R.I.), âgé de 23 ans,
manouvrier
Fortuné ROSIN, (4e R.I.) âgé de 21 ans,
domicilié 11 rue Cochois à Auxerre.
Edmond ROULET, (4e R.I., caporal) âgé de 24
ans, clerc d’avoué, domicilié 2 rue des consuls à Auxerre.
SAGET, (4e R.I.)
Pierre SARAZIN, (sous-lieutenant 4e R.I.),tué
au combat, inhumé au cimetière de Signeulx, son épouse domiciliée 8 rue
Michelet à Auxerre.
Albert TAMBUTTE, (4e R.I.) âgé de 22 ans,
domicilié 122 rue de Paris à Auxerre.
TEISSEDRE
(capitaine au 4e R.I.) tué au
combat inhumé sur le territoire de Signeulx, son épouse domiciliée 21 boulevard
Vauban à Auxerre.
[1] Le Bourguignon, Mardi 18 août 1914.
[2] Raymond WILMO, « Carnet de Guerre ». Archives privées famille Wilmo.
[3] Histoire du 4ième RI dans Echo d’Auxerre, n°36 p35.
[4] Histoire du 4ième RI dans Echo d’Auxerre, n°36 p36
[5] Histoire du 4ième RI dans Echo d’Auxerre, n°38 p45
[6] AMA 4H5, dossier des disparus, cliché 127_2751.
[7] notes rapportées par Jean Patard petit-fils de Roger Bouland, par sa mère, d’après le livre de Marguerite Bouland, fille aînée de Roger Bouland.
[8] Les noms en italique ont été fournis par Mme LABBE qui a publié un ouvrage sur les monuments aux morts dans le département de l’Yonne. Nous n’avons pas d’autres traces pour le moment de ces hommes .
[9] AMA 4H5 dossier des disparus cliché 127_2752
+ Le village de Signeulx est abandonné
ainsi que les blessés restés sur le champ de bataille. Le 125ième
régiment wurtembergeois sévit alors outrageusement dans le village de Signeulx.
Plusieurs
habitants ont vu des soldats allemands exécutés des blessés français sur le
chemin ou dans les champs.[1]
Certains blessés sont exécutés devant l’ambulance établie à l’école des filles.
Vers midi, un obus français tombe sur l’établissement scolaire. Une cheminée
s’effondre, le plafond du parloir en s’affaissant tue un soldat français
blessé.
[1] Rapport de M. Louis SHREDER du 30 août 19, publié dans L’invasion allemande en 1914 dans les provinces belges de Namur et Luxembourg, 1924, t.VIII pp397-402, diffusé sur le site Internet Signeulx-On line.
+
La presse icaunaise donne très peu d’indications sur la bataille. Le Lundi 24
août, Le Bourguignon annonce
seulement : « C’est sur la
vaste ligne allant de Mons à la frontière luxembourgeoise que se joue la grande
partie. Partout nos troupes ont pris l’offensive leur action se poursuit
régulièrement en liaison avec l’armée anglaise. Elles trouvent en face d’elles,
dans ce mouvement offensif la presque totalité de l’armée allemande :
formation active et réserve. Le terrain des opérateurs …est boisé et difficile.
La bataille durera plusieurs jours. L’énorme extension du front et l’importance
des effectifs engagés empêchent de suivre pas à pas les mouvements de chacune
de nos armées. »
« Samedi 22 août, bataille de Signeulx jour terrible dans ma vie, malade toute la
nuit, baptême du feu ne suis sorti de la fournaise, ne sais comment seules les
images chéries de mes enfants et de ma femme m’ont soutenu, avoir perdu de vue
Marcel, couché dehors ». extrait du carnet de campagne de Raymond
Wilmo du 4ème RI, Auxerre.[1]
+
1200 hommes et 18 officiers manquent à l’appel, et viennent de tomber rien que
dans cette terrible journée du 22 Août 14 : soit le tiers du régiment.
C’est pour son terrible bilan, la première grande bataille qu’ont menée les
soldats auxerrois. Le moral est bas, ce soir…dans le camp de Bouillon où sont
installés les survivants.
Signeulx
28 août 1914
Albert MARTEL adjudant
au 4ième RI
Neufchâteau/ bataille des Ardennes
22 août 1914
Emile JUST (3e R. d’artillerie coloniale[2]),
28 ans marié à Lucie Seguin, porté disparu à Gérouville (Belgique) à l’ouest de Longwy, nord-Est de Stenay.
Eugène MATHONAT[3]
( Génie) , 31 ans (Ville Oudlémont, Belgique, 9km à l’Ouest de Longwy) « Il laisse une veuve sans enfant
domciliée rue Lebeuf. Il exerçait la profession de cimentier. Il était le frère
de m. Joseph Mathonat, ancien secrétaire de la Bourse du Travail d’Auxerre,
actuellement prisonnier. Son autre frère, geroges, est aux Dardanelles. »[4]
La 3e division coloniale
dont fait partie le 3e R.I.C. s’avance à 6h du matin de Gérouville vers Neufchâteau ; à
Rossignol elle se heurte à la 12e
division allemande. Récit du JMO[5] :
« le 22 août le régiment
était parti du gros de la colonne de la
3e Division et se portait de Limes sur Neufchâteau par Saint-Vincent et
Rossignol. Le régiment montait derrière l’artillerie divisionnaire. Il
débouchait de Saint-Vincent lorsqu’une violente canonnade se fit entendre vers
l’Est, n’ayant reçu aucun renseignement, le régiment s’engagea sur la route de
Fresnin Tintigny ; à peine avait-il parcouru 500m sur cette route, qu’il
fut pris à partie par de l’artillerie allemande. Au même moment arrivait
l’ordre suivant du général , commandant la 5e brigade
coloniale : « la colonne est en lutte au feu d’artillerie allemande,
(probablement de l’artillerie accompagnant de la cavalerie.) Le 3e
régiment assurera la protection de notre artillerie. Il conviendra pendant la
marche de placer une compagnie d’infanterie entre chaque groupe ». (…)A
midi 15 le général Ct la 3e Brigade envoie l’ordre de marcher sur
Rossignol qui sera fortifiée. Cet ordre ne peut être exécuté.
A 13h 30 le général ct la 3e division arrive
seul au bois tenu par le 2e bataillon. Il y séjourne quelques
instants puis disparaît sous les rafales continues d’infanterie et
d’artillerie, de nombreux officiers hommes de troupe sont tués ou blessés, les
pertes sont énormes mais nul ne songe à abandonner la lutte. Dès 14h les coups
de feu viennent de tous les côtés sauf du côté Sud. Le 2e et le 1er
bataillon sont presque cernés sur leurs positions on ne peut songer à recevoir
des renforts ou du ravitaillement (…) Les débris des 1er et 2e
bataillons avec le drapeau sont rassemblés et ramenés sur la route Tintigny le Fresnois, et furent pénétrer dans les lignes de la 2e
division à Fresnois qu’ils atteignirent à 21h
(…) »
Luxembourg
29 août 1914
Eugène Achille GAUTHEROT (12e Cie du 4e
R.I.), âgé de 24 ans, mort à l’ambulance allemande (clinique S. deplet, Luxembourg), des suites de
blessures de guerre, né le 24 décembre 1889 à Auxerre, d’après le jugement
rendu le 24 octobre 1919 par le tribunal de la Seine. « Mme Eugène Gautherot, habitant Colombes
(Seine), vinet d’être avisée du décès de son mari, réserviste à la 12e
compagnie du 4e d’infanterie. M. Gautherot était orgiginaire
d’Auxerre, où il a longtemps travaillé comme ouvrier peintre, notamment chez M.
Pétron. Blessé à la tête et à l’épine dorsale, il avait été fait prisonnier et
il est mort le 29 août à l’hôpital Sainte-Elisabeth dans le grand duché de Luxeembourg.
Mme Gautherot mère habite rue Louis-Richard. Le défunt, âgé de 25 ans, laisse
une veuve et un enfant en bas âge. »[6]
Friauville
(Meuse) 41 D4 (O. de Metz)
25 août 1914
Louis LONGEAT (204e R.I.), âgé de 28 ans, disparu sur le
champ de bataille, né le 18 novembre 1885 à Auxerre.
204e R.I.[7] « combat
de Friauville, 25 août »
« 25
août La 55e D.R. reçoit l’ordre de gagner la zone
Hannonville au passage , Xonville, Hadonville-les-Lachaussée , Jonville avec
mission de couvrir le flanc droit de la 56e D.R. elle doit se garder
dans la direction du Nord et de l’Est de manière à être prête à faire face à
toute attaque débouchant de Metz. (…) Un bataillon du 204e est
laissé à Rembercourt-sur-Mad pour tenir la vallée du Rupt de Mad, et la croisée
de route à 1 kilomètre ouest de la ville (6e bataillon, capitaine
Chalet).
A
12 heures, le 204e d’infanterie (5e bataillon) quittait
la position de Sponville où il était installé depuis 6h du matin pour faire
partie d’une colonne constituée avec la 109e brigade.
Itinéraire
de la Brigade : Hannonville-au-Passage, Porchère, Ruisseau de la
Seigneule, du Longeau, Friauville
Conflans. En cours de route à hauteur de Porcher, l’avant garde recevait la
mission suivante : « Portez-vous par Friauville sur la ferme Ebany vous rechercherez des points de
passage sur la rivière de l’Orme vous vous dirigerez ensuite sur la ferme
Spamail et les bois communaux.
Comme
conséquence de cet ordre l’avant garde commandée par le Lieutenant colonel Guy
franchissait le ruisseau de Friauville et allait s’établir sur le mouvement de
terrain de la Cote 213, 3e Cie en 1ère ligne, 1e
Cie en soutien ; les 3 Cies de 1ère ligne orientées sur la
ferme Ebany ? A ce moment l’artillerie commençait à se rassembler au nord
de Friauville. Un renseignement fait
connaître que la ferme d’Ebany vient d’être évacuée par les Allemands. A ce
moment (14h15) le Lt Colonel Commandant l’avant garde reçoit l’ordre d’attaquer
(…) le bataillon du 204e prendra comme direction ferme Ebany, ferme
Spalmail et débordera les bois communaux par l’Est (…)le bataillon d’avant
garde réduit à 3 compagnies déployées était en lutte à un feu de mousqueterie
extrêmement violent. L’ennemi masqué par des avoines échappait complètement à
nos vues, il était impossible à nos hommes de se rendre compte de son
emplacement exact. Une batterie d’obusiers de 105 placée au Sud d’Abbeville
tirait à shrapnelle sur les Cies de première ligne.
Le
tir de cette batterie était remarquablement réglé ce qui semblait indiquer que la crête avait été repéré et les
projectiles s’abattaient particulièrement sur la droite. (…) Eprouvé par le feu
d emousqueterie d’une part et de shrapnelles de l’autre, il battait en retraite
par échelon sous un feu extrêmement violent. (…)
La
ligne de tirailleurs ennemis se portait à ce moment sur la crête à 200 mètres
d’Ebany. L’artillerie allemande allongeait son tir et rendait le mouvement de
repli difficile. Néanmoins les Cies parvenaient à occuper les cotes 20è et 213
d’où , à partir de ce moment, elles échappaient à l’ennemi. (…) Longeat blessé (…) 6 tués, 73 blessés, 27 disparus,
total 115 »
[1] Archives privées Ghislain Wilmo.
[2] D’après la fiche du SGA, mais il s’agirait plutôt du 3e R. d’infanterie coloniale constituant avec le 7e R.I.C. la 3e brigade. La 3e B. et la 1ère B. forment la 3e Division coloniale sous le commandement du Général Raffenel qui a effectivement participé au combat de Rossignol (Gérouville) ou du 2e régiment d’artillerie coloniale.
[3] Régiment non précisé dans les registres de l’état civil d’Auxerre. Il n’existe pas de fiche SGA à ce nom.
[4] Le Bourguignon 15 juin 1915
[5] JMO 3e R.I.C site SGA / cote 26N 863/3
[6] Le Bourguignon 18 février 1915
[7] JMO 204e R.I. SGA 26 N 712/1
2 .
La retraite de la Meuse.
+ Le lendemain, le 4ième RI se
replie sur la Meuse.
ARDENNES
Monceau-sur-Oise (près
de Guise)
28 août 1914
Ernest Marcel DURUPT (adjudant dans la 18e Cie, 267e R.I. ), âgé de 35 ans, tué à l’ennemi, inhumé au bord de l’Oise, à Wiège Faty à gauche de route de Faty à Monceau, tombe n°1, marié et domicilié 53 rue du Pont à Auxerre, « gendre de M. Jacques, prole de l’imprimerie de l’Yonne, (…) il laisse une veuve et un enfant. »[1]
Dommery
(Ardennes)
28 août 1914
Moïse
LEVY (3e R. de Zouaves), 22 ans, tué à l’ennemi
29 août 1914
Georges DESSIAUX / DESSIEAUX[2]
(3e R. de zouaves), 24 ans, tué à l’ennemi
LONGWY
Longuyon
24
août 14 :
Paul LIDY,
(sergent au 89e R.I. sergent dans la 7e Cie – 2e
bataillon-) âgé de 25
ans curé, domicilié 21 rue des Boucheries et sa mère 5 place Lebeuf[3]
chez l’abbé Deschamp à Auxerre. La veille, vers 23 heures le régiment s’était
installé à Sorbey. « Lundi 24[4]
Ordre de se trouver rassemblé à 5
heures vers cote 288 au sud de la Ferme du Haut Val. Le 3e bataillon
(…) à droite sur route de Sorbey-Longuyon. Le 2e bataillon en tête
soutient puis remplace le 46e au sud de cote 288. La 7e Cie en 1ère
ligne 6heures à 6h10. Le 2e Bon a ordre d’attaquer la position de
Noer, au N du Haut Val ((…) Le Bataillon occupe à 9 h la crête du mamelon à
1500m N du Haut Val. (…) Le 3e bataillon (11e et 12e
Cies) a subi de grosses pertes dans le bois de Rafont. (…)
A
9h 15 les mitrailleuses ennemies déciment la 1ère ligne.
A 9h30
elle se replie (…) » A
10h le sergent Paul LIDY est tué.
Le 9 septembre, à la cathédrale
Saint-Étienne, le vicaire Deschamps assure « un service funèbre pour le repos de l’âme de Monsieur l’Abbé Paul Lidy,
membre du Patronage, clerc minoré. »[5].
Longuyon/
Sorbey (Sud-ouest de
Longwy)
25
août 14 :
Maurice
MIRAUT, (89 R.I., 3e
bataillon, 11e Cie) âgé de 23 ans, signalé décédé sur la liste
officielle allemande ZN B 103 sans date de décès, son père domicilié 18 rue Saint Martin à
Auxerre.
Claudius
ROCHON, (89e
R.I., 2e bataillon, 5e
Cie, sergent) âgé de 23 ans, coiffeur, décédé à Longuyon Est, tombe collective
B (renseignement source officielle allemande), son père domicilié 35 rue
Bourneil à Auxerre.
C’est cependant à Sorbey que leur acte de
décès a été enregistré[6].
Le régiment y était venu cantonner[7]
pour la nuit du 23 au 24, avant de se diriger vers Longuyon.
Témoignage
des combats de la journée du 25 août.
Le
mercredi 2 septembre 1914, Le Bourguignon
publie dans la rubrique créée pour l’occasion, Nos compatriotes aux armées, une lettre d’un soldat auxerrois sur le front.
La presse veut donner courage, rassurer les lecteurs et, en même temps,
informer la population en ouvrant une macabre colonne Nos tués et blessés.
« D’un sergent blessé
Un jeune auxerrois, sergent d’infanterie a adressé la
lettre suivante à ses parents, habitant rue du Clos.
Mes
chers parents,
C’est
couché sur mon lit de douleur que je vous envoie de mes nouvelles.
Ainsi que je vous l’ai dit
sur mes cartes, j’ai été blessé le 25
août, en Belgique, d’une balle dans fesse droite. Je vous assure que jamais
je n’ai tant souffert que ce jour-là.
Blessé
au moment où nous battions en retraite, je suis tombé aussitôt sur le flanc
d’un ravin de 600 à 700 mètres de hauteur, environ à mi-hauteur, abrité
derrière un champ de luzerne. Je suis resté un quart d’heure étendu sur le
ventre et je sentais le sang inonder les jambes et les côtés.
J’ai
réussi, après bien de la peine, à retirer mon équipement, ma capote, à baisser
mon pantalon, et j’ai bandé ma blessure avec mon paquet de pansement
individuel.
Pendant ce temps, toutes nos troupes s’étaient repliées
en arrière et je restais seul à 500 mètres des Prussiens qui s’apprêtaient à
marcher en avant. Je suis resté là environ une heure, décidé à attendre les
évènements et ne pouvant pas marcher, souffrant trop.
Mais
bientôt, les Prussiens incendiaient les villages situés au pied du ravin, et,
prévoyant le sort qu’ils me réservaient s’ils me prenaient, je mis ma capote et
mon képi, pris mon bidon plein de café et je résolus de m’en aller, coûte que
coûte.
Deux fois, je fis quelques pas et, deux fois, ils me
tirèrent dessus. Voyant cela, je laissais ma capote et mon képi . Je remis cela
une troisième fois qui fut la bonne.
Je fis, tantôt sur les genoux et à quatre pattes, tantôt
en rampant, 7 kilomètres. Dire ce que j’ai souffert serait impossible. Je me
suis effondré dans un champ de blé.
J’avais oublié de vous dire que j’avais tout abandonné
sur le champ de bataille : mes lettres, mon porte-monnaie, mon mouchoir,
etc… mais j’avais conservé mon revolver et c’est lui qui me sauva la vie.
Étant dans le champ de blé, j’entends du bruit. Je me
lève et j’aperçois ma patrouille de cinq prussiens qui m’aperçoivent également.
Le premier me met en joue et me rate à dix pas. Je prends mon revolver, je lui
envoie une balle et il tombe la poitrine trouée. Les quatre autres accourent
sur moi. Je blesse le plus près à l’épaule et les trois autres se cachent dans
le champ.
À ce moment, je me baissai et, profitant du blé, je me
suis mis à fuir, en rampant jusqu’à un bois très proche, où j’étais en sûreté.
J’ai fait quatre kilomètres dans ce bois, ce qui a fini de m’épuiser.
Heureusement, j’ai rencontré deux chasseurs à cheval qui
m’ont pris en croupe et mené à une ambulance, sans quoi, aujourd’hui, je ne
serais plus en vie.
Après 20 heures de voiture et 60 heures de chemin de fer,
je suis arrivé à Rennes, avec mon
pantalon inondé de sang et de boue, mes chaussettes, une chemise donnée par
l’ambulance, et c’est tout.
Ma balle est entrée si profondément que les chirurgiens
vont être obligés de me passer aux rayons X.
Pour le moment, je ne souffre pas trop. L’on est très
bien soigné par les dames de la Croix-Rouge qui sont d’un dévouement
admirable. »[8]
STENAY
Bois
de Jaulnay (Ouest de Stenay)
27 août 14
Gaston RONQUE (8e
Régiment d’infanterie coloniale), né
à Auxerre, le 26 septembre 1894, 19 ans, disparu
Le
journal de marches et des opérations[9]
du régiment signale dans quel contexte Gaston Roque a été tué. « 26
août, A 5h ordre est donnée d’aller bivouaquer dans
la forêt de Jaulnay. Le 1er bataillon occupe la lisière est qu’il
organise en partie avec des postes de surveillance sur la Meuse, les 2 autres
Bataillons dans l’intérieur de la forêt. Le ravitaillement en vivres peut
s’effectuer de façon à peu près complète et les dispositions sont prises pour
éviter toute surprise pendant la nuit. Vers 21 h. la pluie commence à tomber
abondamment jusqu’à 5h. (27 août) le
lendemain ; elle reprend avec quelques accalmies vers 10h. . Quoique très
fatigués, les hommes sont toujours plein d’entrain. Vers 9h. quelques obus
allemands tombent dans la forêt tuant quelques hommes et des mulets de bât de mitrailleuse. A ce moment le bataillon
Nothon reçoit l’ordre de renforcer le 4e R.égiment d’infanterie
coloniale qui occupe la lisière Est de la forêt de Jaulnay. Vers 10h. ordre est donné au bataillon
Pasquier de prolonger à sa gauche le 4e Régiment avec mission de
balayer le pont de Luzy et de rejeter les Allemands dans la Meuse. Le Bataillon
Fleury qui est resté en partie en observation sur la lisière ouest reçoit
l’ordre d’appuyer cette attaque (…) marche très difficile tant en raison de
l’épaisseur du bois que du mauvais état du terrain détrempé par la pluie ;
(…) Les pertes sont assez sérieuses et l’ennemi est rejeté dans la Meuse et
évacue la forêt vers 14 heures. A 15 h.
cependant il se représente vers la lisière N. Le le lieutenant colonel Lagarru
est blessé et ordre est donné par erreur à enlever les positions. Vers 16h. le
colonel Boudonnet, commandant la 4e brigade donne l’ordre de
reprendre l’offensive avec le é bataillon, le batailon Fleury étant envoyé de
son côté pour surveiller les passages de la Meuse du côté du village de Souilly
et de la ferme de la Wainva ; cette offensive est de courte durée. Le
régiment reçoit vers 17h30 l’ordre de quitter ses positions pour aller occuper
une position de repli s’étendant de la ferme de la Forêt à la côte 217 excluse.
(…) »
Cléry-le-Petit
(sud de Stenay) 38 F2
26 août 14
Carnet de Raymond Wilmo[10]
« Le 26, l’ordre de cantonner sur Cléry
avait été donné. Il fallait s’établir sur la rive gauche de la Meuse et
retarder l’avancée de l’armée allemande. Des renforts furent envoyés par le
dépôt d’Auxerre. Mais ils étaient insuffisants vu les pertes du 22. »
Bien qu’en hauteur, sur la ligne escarpée
des Hauts de Meuse, le régiment subit des pertes en raison des tirs
d’artillerie.
« Jeudi 27 août,
on est arrivé hier au soir au village de Nantillois, on nous a fait bivouaquer
à l‘ouest de ce village bien dîner on se prépare en hâte un lit de paille, une
nuit affreuse la pluie tout le temps, on est mouillé jusqu’au o. à 7h du matin
la pluie continue on nous emmène dans les maisons la pluie fait rage, le bruit
court que les allemands ont traversé la Meuse, il arrive une grosse quantité
d’artillerie lourde. A 10 heures on quitte le village de Nantillois[11]
à travers bois pour échapper aux vues de l’ennemi on se dirige sur
Cléry-le-Grand[12].
La enfin on couche dans un grenier sur de la paille de quoi faire le soir
toilette dans la mesure du possible, il doit arriver ce soir un millier
d’hommes du dépôt d’Auxerre pour remplacer ceux qui sont tombés ».
27 août 14
Léon DADOU (4e R.I.) 32 ans disparu au combat.
31 août 14
« Lundi 31 août au réveil Gelé l’adjudant nous retrouve, on se dirige sur le village
de Cunel[13]
pour se ravitailler en passant au coin de bois un monceau de débris de
cadavres, incident entre l’adjudant et un capitaine d’état-major, le précédent
est évacué. Toute la journée nous sommes en réserve à Cunel le soir on nous
amène au bord de la Meuse pour défendre un ravin.
Mardi 1er septembre :
Couché à la belle étoile toute la nuit la canonade au matin elle reprend que de
plus belle. 5h 20 on attend dans un petit bois pendant que les cuistos font le
café, les obus se croisent au dessus de notre tête, le bruit court que Dun
n’est qu’un monceau de cadavres, hier soir avoir confié à Cannelin ou était mon
argent avec mission dans le cas ou je serai mort de l’envoyer à ma chère femme
ainsi que mes deux galons ce sera un souvenir pour mes deux chers petits, le
canon gronde que de plus belle la fusillade fait rage le 1er
bataillon est de réserve à la disposition du général de division toute la
journée une canonnade effrénée, ce matin avoir traversé l’endroit ou
l’artillerie allemande a battu, terrain qui n’est plus que fondrières, ce soir
il se passe quelque chose d’anormal on nous fait établir dans des tranchées
avec mission de résister jusqu’au bout, nos 75 ont changé de place nos grosses
pièces grondent toujours par rafales, la bataille a l’air de remonter sur le
cours de la Meuse, il est 6h du soir, le Capitaine Banault a trouvé la mort ce
matin que la France prenne soin de ses enfants 4 et de sa veuve, le pauvre
quatrième de ligne va être complètement décimé, on va prendre les avants
postes, c’est notre rente tous les jours, on se bat le jour, et on veille la
nuit à cette vie la je me sais pas si on pourra résister longtemps. » Carnet de campagne de Raymond Wilmo.
Par ailleurs, on apprend quelques
semaines après, grâce au témoignage du soldat auxerrois SALMON, les faits
d’armes de quelques uns du 4e régiment. « un
blessé du 4e de ligne, revenu du feu, nous a apporté l’écho d’un
épisode de guerre survenu le 2 septembre, dans la Meuse, et qui montre une fois
de plus de quelle vaillance font preuve nos troupiers. Ce jour-là, une demie
section du 4e et une section d’un autre régiment du 5e corps,
montaient à l’assaut d’une crête où la mitraille tombait dru. Obus et
shrapnells faisaient rage et une mitrailleuse allemande installée dans le
clocher d’une église tapait dur ; un simple soldat, Adolphe Salmon,
ouvrier plombier à Paris, s’élança furieusement en avant, entraînant ses camarades
dans une charge à ,la baïonnette. Un lieutenant allemand et quatre mitrailleurs
dissimulés dans un champ d’avoine furent bientôt mis hors d’état de nuire.
Salmon tua les soldats, fit le lieutenant prisonnier et le conduisit à
l’état-major où un brigadier d’artillerie connaissant la langue allemande se
livra à un interrogatoire en règle. Comme il rejoignait son poste, Salmon,
surpris par la mitraille, vint se cacher sous un petit pont : il découvrit
là un sous-officier allemand blessé qu’il fit naturellement prisonnier ?
Salmon a été blessé quelques jours plus tard au bas-ventre et à
l’abdomen ; il venait d’être promu caporal. Guéri et renvoyé à Auxerre, il
va repartir pour le front. » [ Le Bourguignon, 12 novembre 1914]
1er septembre 1914
Fernand DEMORTREUX , (4e
R.I.) âgé de 22ans
Jules
Alexandre BEAUJEAN, (4e
R.I lieutenant.), âgé de 32 ans, porté
disparu à Vauquois , mort à Cléry,
époux de Angèle Chapotin domicilié 12 rue du Clos à Auxerre.
Victor
MORELLE, (4e
R.I.) âgé de 30 ans , domicilié 13 rue Mercier à Auxerre.
Raymond Alcide GUILLON (4e R.I. 7e Cie,
sergent) âgé de 27ans, tombé au champ d’honneur, époux de Germaine Delaunay, à Auxerre. et domicilié 7 rue
charlemagne au Havre et son père 33bis avenue Gambetta à Auxerre.
5 septembre
« Samedi 5 septembre, hier dans la soirée rien de nouveau dans
la nuit alerte, un maladroit s’est fichu un coup de fusil dans la main au matin
on est gelé, on attend des ordres pour le départ à travers champs on rejoint le
4ième sur la route de Bar-le-Duc ». Carnet de campagne de
Raymond Wilmo.
Acculé à se replier, le
4ième R.I. prend la direction de Clermont-en-Argonne.
Fossé
(Stenay)
30 août 1914
Louis COURTET, (89e R.I. caporal[14])
âgé de 24 ans
André
TOULOT, (89e R.I. 3e Cie,
caporal) âgé de 25 ans, tué à l’ennemi à 10h du matin sur le champ de bataille,
employé de commerce, domicilié 13 rue Joubert.
« Dimanche 30 août[15]
Départ de Marcq à 5
heures 30 colonnes de brigade, itinéraire Saint-Juvin, Sommerance,
Saint-Georges, Imécourt, Sivry-lès-Buzancy,Chapelle de Masines, Fossé, ferme des Troues. Les trois
bataillons participent à 19h à l’attaque de positions ennemies prises au N de
la ferme des Troues et repoussent l’ennemi avec le 46e à la
baïonnette. Bivouac du régiment au sud de la ferme des Troues ; »
31 août 1914
Charles CASSIER, (89e R.I.) âgé de 24 ans
« 31 août[16]
A 4h 15 reprise des positions à la ferme des Troues ; à
7h repli sur le plateau à l’Ouest de Fossé ; à 11h30 le régiment sous les
ordres du Général de brigade reçoit l’ordre de prendre position à l’Est de
Fossé. (…) Positions prises à 13 heures,
bivouac sur la position. »
Doulcon
(sud de Stenay, 38 F2)
30 août 1914
Louis LAIROT ( 4e R.I., caporal) âgé de 22 ans, porté
disparu[17]
d’après le courrier adressé aux parents le 21 décembre domiciliés au 17 avenue de la Tournelle à Auxerre.
« décédé antérieurement au 13
janvier 1915 à la suite de blessures de guerre en Allemagne, inhumé par les
autorités allemandes à Tahure. »[18]
La fiche du Service historique de Vincennes le porte disparu à Tahure
(Marne). Son frère est domicilié 69 rue
du Batardeau à Auxerre.
Cunel (près de Doulcon)
1er
septembre 1914
Lucien BARREAU (4e R.I., capitaine), âgé de 35
ans, tué à l’ennemi, domicilié Avenue Victor Hugo, après sa mort, sa famille
quitte Auxerre[19].
« La marche arrière fut reprise, nous faisant
passer à Cunel et diriger sur Doulcon. Nous y arrivâmes le 30 août. Les troupes
ennemies nous suivaient de très près et il devenait nécessaire que nous les
fassions stopper. Le village de Doulcon ayant été abandonné, les 1er et 3e
bataillons du 4e reçurent l'ordre de contre-attaquer. Par deux fois ils
s'élancèrent à la baïonnette, sans pouvoir atteindre leur but. [20]»
Voir ensuite Trouée de Révigny / Marne
[1]
Le Bourguignon 15 décembre 1914
[2]
Orthographe de la fiche SGA
[3] AMA, 4H5 cahier des soldats auxerrois morts ou disparus dans la
Grande Guerre.
[4]
JMO 89e R.I. site SGA cote 26 N 668/1
[5] Archives paroissiales de la cure de
la cathédrale d’Auxerre.
[6]
D’après leur fiche du SGA
[7]
JMO 89e R.I. site SGA / cote
26 N 668/1
[9]
JMO 8e R.I. coloniale, site SGA / cote 26 N 864/17
[10] Fonds privé Ghislain Wilmo Auxerre
[11] 12 km au sud de Dun sur Meuse.
[12] Au nord
[13] 7 km au sud de Doulcon.
[14] Cassé de son grade, remis soldat 2de classe.
[15]
JMO 89e R.I. site SGA / cote 26 N 668/1
[16]
JMO 89e R.I. site SGA / cote 26 N 668/1
[17] AMA 4H5 Dossier des disparus (cliché
127_2750)
[18] AMA, d’après Cahier des morts et disparus
d’Auxerre 4H5.
[19]
Arch. départ. de l’Yonne, 2 R 245
[20]
Historique du 4e R.I.
BONJOUR, Merci d'avoir publié nos écrits sur mon Grand-Père Roger BOULAND Sergent et mon arrière-Grand Père, son Père le Command Eugène BOULAND, ce sont des hommages post-mortem non seulement à mes Grands-Pères mais à tous ces HOMMES COURAGEUX qui ont défendu notre FRANCE, nous ne les oublierons jamais, ce n'est pas un devoir, mais des sentiments de fierté que d'honorer leur MEMOIRE cette "Grande Guerre" si meurtrière si horrible. JEAN PATARD et son épouse Dany-Marie Harel
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