SOISSONS
Hôpital
de Soissons
Av 5 janvier 1915
Albert GARNIER[3], (caporal au 1er R. de Génie), « est mort des suites de blessures à l’hôpital de Soissons. Sa famille habite rue Thomas-Girardin, 2, à Auxerre. Il était âgé de 30 ans. Il laisse une veuve et trois jeunes enfants. »[4]
Albert GARNIER[3], (caporal au 1er R. de Génie), « est mort des suites de blessures à l’hôpital de Soissons. Sa famille habite rue Thomas-Girardin, 2, à Auxerre. Il était âgé de 30 ans. Il laisse une veuve et trois jeunes enfants. »[4]
16 septembre
1914
Jacques HIST (Lieutenant-Colonel, du 68e R. I., 263e R.I.) âgé de 24 ans, son beau-frère M. Zagovowski est domicilié rue de la Maladière à Auxerre.
Jacques HIST (Lieutenant-Colonel, du 68e R. I., 263e R.I.) âgé de 24 ans, son beau-frère M. Zagovowski est domicilié rue de la Maladière à Auxerre.
« 15 septembre 1914[5]
La brigade est placée en réserve générale, et
reçoit l’ordre de se placerdans le ravin de la Falaise, à la disposition du
général Ebener. A midi, l’ordre est donné au régiment de se porter à l’attaque
des crêtes à l’Ouest de Puiseux , en passant par Moulin S/Touvent. Puiseux
est occupé, trois compagnies s’installent en cantonnement d’alerte, une
compagnie va occuper le boqueteau à l’Est de Puiseux ;
16 septembre, (…) ordre est donné d’occuper la crête qui
s’étend entre Puiseux et le mot « Ferme ». Le régiment est accueilli
dans sa marche en avant par un violent feu d’artillerie, beaucoup de blessés. A
midi, le colonel donne l’ordre d’attaquer la position de Tiolet aux 3
compagnies, appuyées à droite par le 338e et à gauche par le 307e.
Au moment où le mouvement avant commence, le colonel [Hist]
qui s’est engagé imprudemment à proximité de la ligne de tirailleurs tombe
mortellement frappé. Devant un feu violent de mitrailleuses, et d’artillerie,
le régiment se trouve dans l’impossibilité de progresser, il se maintient sur
sa position en construisant des tranchées et y passe la nuit. »
Mercin (banlieue
ouest de Soissons 36 B3)
10 octobre
1914
Paul-Eugène COLAS (204 R.I. caporal), âgé de 27 ans, tué sur le champ de bataille, comptable à la maison Soisson, domicilié à Auxerre 31 rue Darnus, et sa famille 28 rue Louis Richard. « Il laisse une veuve et un enfant en bas-âge. »[6]
Paul-Eugène COLAS (204 R.I. caporal), âgé de 27 ans, tué sur le champ de bataille, comptable à la maison Soisson, domicilié à Auxerre 31 rue Darnus, et sa famille 28 rue Louis Richard. « Il laisse une veuve et un enfant en bas-âge. »[6]
« Samedi 10 octobre[7]
le régiment conserve les mêmes
positions. Le commandant Chalet ayant constaté au cours d’une reconnaissance
l’existence de tranchées ennemies sur les rives de l’Aisne fit ouvrir le feu
des mitrailleuses sur ces tranchées, qui eut pour résultat de faire évacuer ces
dernières. Au cours de la reconnaissance du commandant Chalet nos pertes ont
été de 1 homme tué Colas Paul caporal
né à Auxerre. »
Villers-Cotterêts (36 A4)
20 octobre
1914
André Antoine CORNESSE (20e Cie, 204e R.I.), âgé de 32 ans, mort des suites de blessures de guerre, sa belle-sœur Mme Rapin dont le mari a été tué en novembre[8] habite 1 rue de l’Yonne à Auxerre.
André Antoine CORNESSE (20e Cie, 204e R.I.), âgé de 32 ans, mort des suites de blessures de guerre, sa belle-sœur Mme Rapin dont le mari a été tué en novembre[8] habite 1 rue de l’Yonne à Auxerre.
« Mardi 20 octobre[9]
le régiment conserve les mêmes positions la
journée se passe sans incident. » Il n’est pas possible de préciser à
quel combat André Cornesse a été mortellement blessé. Le JMO du régiment révèle
seulement des combats violents dans les jours qui précèdent comme le mardi 13
octobre : « le régiment
conserve les positions qui lui ont été affectées hier, la journée se passe
relativement calme quelques coups de feu échangés entre les tranchées
françaises et allemandes. A 18h la nuit se fait particulièrement sombre, le
calme est absolu. A 19 heures éclate sur toute la ligne ennemie aussi loin que
l’on peut voir les lueurs et entendre les coups, une violente fusillade, elle
donne l’impression d’une attaque générale ennemie concertée et ordonnée pour
une heure déterminée. Le Lt colonel commandant le 204e fait prendre
les armes à sa réserve (18e Cie) et renouvelle l’ordre à ses deux
bataillons de repousser l’attaque ennemie en tenant ferme dans les tranchées.
Cet ordre fut ponctuellement exécuté.
La fusillade d’abord
d’intensité uniforme diminue peu à peu vers l’Est restant très violente dans
l’Ouest ; il s’y méla par intermittence une canonnade dirigée tantôt sur
les tranchées et tantôt sur Soissons et menée par l’artillerie de campagne
allemande.
A 21 heures le combat
était presque entièrement terminé ; des coups de feu isolés continuèrent
pendant environ une demi-heure.
Une canonnade courte
violente fut encore dirigée sur la Verrerie et tout rentra dans le calme.
A
23 h 30 une nouvelle fusillade violente fut entendue du côté de Vauxrot, elle
dure environ un quart d’heure ; au cours de l’action nos troupes ne
bougèrent pas des tranchées, il n’y eut pas de corps à corps soit que l’ennemi
ait uniquement conduit son action par le feu, soit que son offensive ait été
brisée par notre riposte qui fut instantanée.
Cartouches consommées : environ 50.000 Nos pertes ont été
de : 3 tués et 6 blessés dont l’adjudant Charles Guillot né à Auxerre.
16
septembre 1914
Louis BONICHON (4e R.I.sergent fourrier, engagé pour une période de trois ans en 1911, prolongée en mars 1914 de deux ans), domicilié 18 rue Basse Perrière à Auxerre.
Louis BONICHON (4e R.I.sergent fourrier, engagé pour une période de trois ans en 1911, prolongée en mars 1914 de deux ans), domicilié 18 rue Basse Perrière à Auxerre.
Léon SERVET (204 R.I., sergent), âgé de 34 ans, arrivé au corps le 4 août, parti en renfort au 204e R.I. le 9 août, « brave sous-officier mort pour la France des suites de blessures glorieusement reçues à son poste de combat ». Croix de guerre[10] avec étoile de bronze, médaille militaire, marié et domicilié rue Basse Perrière à Auxerre[11] . Sa mère[12], domiciliée 13 rue Marcellin Berthelot reçoit le diplôme d’honneur pour son fils, le 28 novembre 1916.
« mercredi 16 septembre [13] Le régiment est en réserve à la Verrerie de
Vautrot à la disposition du général commandant la 109e brigade.
L’ordre est donnée à un bataillon de se porter à l’attaque des
dernières maisons de Cuffies. Le 5e Bataillon (commandant Capitaine Fabiani) est chargé
d’accomplir cette mission et franchit le ravin se dirigeant vers le N.-O. 18e
et 19e Cies en première ligne, 17e et 20e Cies
en deuxième ligne. Après avoir rencontré des petites tranchées ennemies, le
bataillon reçoit le feu de la direction ouest. Les Cies de première ligne font
face alors à cette direction la 20e Cie se plaçant à la gauche de la
19e. Deux sections de la 17e se déploient face au Nord
couvrant le flanc droit. La ligne entraîné par le Capitaine Fabiani Commandant
le Ve Bataillon fait quelques bonds jusqu’aux pentes du ravin de Cuffies,
soumise au feu violent des mitrailleuses vers les cotes 128 et 159.
Prises de front, de flanc et de revers, les 17e et 18E
Cies se replient face au Nord-Est sur l’ordre du capitaine Fabiani. Les 19e
et 20e Cies reçoivent l’ordre
de rester sur place face au ravin de Cuffies.
Ces compagnies ayant
ainsi leur flanc droit découvert reçoivent le feu de l’ennemi qui descendait le
plateau. La 19e Cie fit face au N.N.E. baïonnette au canon suivie de la 20e
Cie. Quelques éléments de ces unités après avoir essuyé un feu violent du côté
droit, viennent s’abirter dans une carrière où après avoir échangé quelques
coups de feu sont entourés par l’ennemi supérieur en nombre.
Le 6e
bataillon (cap. Chalet) dirigé sur le bois N.E. de Cuffies peut, en infligeant
des pertes sérieuses à l’ennemi, protéger la retraite des 17e et 18e
Cies ; Ce bataillon reçoit alors
des feux d’artillerie partant de la cote 159, (flanc droit) et de la cote 132
(revers). A 18 heures le régiment reçoit l’ordre de venir s’établir à la droite
du 289e face au ravin de Cuffies pour boucher le trou existant entre
ce régiment et les tirailleurs algériens. (…) Pertes de la journée : 14
tués, 47 blessés, 255 disparus .»
Vingré (près de Nouvron 10 Km N.O de
Soissons, 36A2)
23 septembre
1914
Laurent HISSLER (5e bataillon de chasseurs à pied), âgé de 29ans, époux d’Hélène Boilot. Son régiment se trouve en septembre dans les Vosges[14] et non dans l’Aisne.
Laurent HISSLER (5e bataillon de chasseurs à pied), âgé de 29ans, époux d’Hélène Boilot. Son régiment se trouve en septembre dans les Vosges[14] et non dans l’Aisne.
Sur ce même champ de bataille, les
26-27 novembre, les soldats enlisés en vêtement d’été murmurent contre leur
supérieur. La 5e et 6e escouade du 298e R.I.
est attaquée par un commando allemand le 28 novembre : « Voilà les
Boches ! ». Dix poilus sont faits prisonniers. 24 autres se replient dans
une tranchée de réserve. Mais ce repli est considéré par l’État-Major comme un
« abandon de poste devant l’ennemi ». ils passent au conseil de
guerre, 6 d’entre eux sont fusillés pour l’exemple.
Crouy (Nord de
Soissons, 36 B2)
La bataille de Crouy consiste pour l’armée française à
occuper les hauteurs entourant Soissons. Les premières tentatives échouèrent
mais vers la fin décembre les troupes françaises commencent à gagner du
terrain. Le 8 janvier, les tranchées allemandes sur la crête sont enfin
reprises.
5 octobre
1914
Albert Auguste MARANDÉ ( 204e R.I, 5e bataillon, sergent dans la 17e Cie) tué sur le champ de bataille, âgé de 28 ans, domicilié à Auxerre Place Robillard.
Albert Auguste MARANDÉ ( 204e R.I, 5e bataillon, sergent dans la 17e Cie) tué sur le champ de bataille, âgé de 28 ans, domicilié à Auxerre Place Robillard.
Suit
un témoignage émouvant, où l’ordre d’attaque ne fut pas suivi de l’élan attendu
des soldats de 1ère ligne. Seuls les plus courageux s’exposèrent…
« 5 octobre 1914[15],
(…) le 204e chargé de l’attaque secondaire du plateau de la cote 132
(…) I. Liaison avec le régiment de Chasseurs indigènes qui devait soutenir la
droite de l’attaque par les fonds des ravins de Crouy. Choix d’un objectif
principal : les tranchées ennemies d’un revers Est du ^plateau 132 ;
emploi pour cet objectif principal 3 Cies, maintien sur tout le front du plateau
132 de l’ennemi qui occupait ses tranchées par l’ouverture d’un feu très
violent.Le commandant Chalet fut chargé du commandement de la ligne des
tranchées. Les Cies Gouze (17e)
Gaumont (18e) Noël (19e) furent chargées de l’attaque
sous les ordres directs du colonel. (…) L’artillerie de campagne qui était à
Bucy-le-Long (…)prépara cette attaque à partir de midi dans d’excellentes
conditions. La section de mitrailleuses du Lt Vigrieux postée en un point d’où
elle pouvait prendre d’écharpe les tranchées ennemies devait ouvrir le feu au
signal du colonel. Cette ouverture du feu de la mitrailleuse était le signal
convenu du déclanchement du feu sur toute la ligne et simultanément du lancer
de l’attaque.
Le colonel (…) escomptait ainsi un effet de
surprise qui devait entraîner le succès.
Ce succès ne fut qu’à demi
obtenu malgré l’énergie et l’allant avec lesquels la Cie d’attaque de 1ère
ligne fut commandée. Cette vigueur dans le commandement ne put néanmoins
entraîner sous le feu violent qu’un petit nombre d’hommes (les plus courageux)
les autres ayant eu besoin d’une seconde intervention pour vaincre un léger
émoi.
La petite perte de temps qui en fut la
conséquence suffit néanmoins pour annihiler l’effet escompté de surprise, il
amena le gros de l’attaque devant un ennemi prévenu.
Il en résulta des pertes
assez fortes et l’impossibilité d’enlever la tranchée. (…)
Le terrain conquis ne fut à
aucun moment repris par l’ennemi, mais, le résultat est pourtant très minime
(gain d’environ 200m) pour une perte actuellement connu de 7 tués et 42 blessés
dont 2 officiers.
L’effort du régiment vers
16heures était complet sauf la dernière petite réserve de 3 sections gardées en
prévision d’une contre attaque toujours possible. (…)
Nos pertes ont été de 2
officiers blessés et 55 hommes tués, blessés ou disparus. »
12 novembre
1914
Maurice EMERY ( 204e R.I., 6e bataillon 22e Cie), âgé de 21 ans, tué à 17h sur le champ de bataille, ouvrier à l’usine Guilliet[16], marié et domicilié 9 rue Rantheaume à Auxerre. « a été inhumé près du village de Crouy. Soldat de la classe 1913 et affecté au 4e d’infanterie, M. Emery avait été malade et versé ensuite au 204e. »[17]
Maurice EMERY ( 204e R.I., 6e bataillon 22e Cie), âgé de 21 ans, tué à 17h sur le champ de bataille, ouvrier à l’usine Guilliet[16], marié et domicilié 9 rue Rantheaume à Auxerre. « a été inhumé près du village de Crouy. Soldat de la classe 1913 et affecté au 4e d’infanterie, M. Emery avait été malade et versé ensuite au 204e. »[17]
« Jeudi 12 novembre[18]
Le 7e C.A. doit
attaquer le plateau de Nouvron. Pour favoriser cette attaque le 5e
groupe de D.R. s’engage sur tout son front en prononçant son attaque principale
sur Ferrières. Cette attaque est dirigée par le colonel commandant la 109e
Brigade qui dispose indépendamment des troupes qui occupent la croupe Est de
Crouy d’un bataillon du 204e, d’un bataillon du 282, d’un bataillon
de chasseurs indigènes et 3 groupes de sapeurs du G2nie de 14 hommes chacun.
(…) Sous les ordres du Lt colonel Auroux, bataillon du 204e et
bataillon du chasseurs indigènes. Objectif : ligne de tranchées ennemies
comprises entre la ferme Perrière et cote 173 puis chercher à déborder la ferme
par l’Est et pousser sur Sous-Perrière. (…) L’attaque débouchera vers 8h30 sur
le plateau. Elle a été précédée du bombardement des objectifs d’attaque de 6h30
à 8h30. Les tranchées attaquées ont été soumises à un tir aussi violent que
possible. (…) le 6e bataillon
du 204e et le 1er bataillon de chasseurs indigènes
étaient rassemblés dans le ravin de Crouy à l’Est du cimetière entre 6h et 7
heures (…)le bataillon du 204e muni d’outils sachant s’en servir,
capable d’agir en liaison avec les sapeurs du G2nie formant la tête
d’attaque ; il a pour mission de venir à bout des obstacles. (…) Le chef
de bataillon commandant le 6e bataillon (Ct Chalet) met en ligne au
début de l’action la 23e Cie face à l’objectif avec les sapeurs et
lui interdit l’usage des boyaux et l’arrêt dans les tranchées du 246e
pour qu’elle conserve entièrement son esprit d’offensive en n’ayant qu’un but
et une préoccupation : aborder l’ennemi.
Le chef de bataillon
garde en réserve une Cie (probablement
la 22e ) et un peloton pour faire sentir son action
personnelle. (…) A plusieurs reprises la 23e Cie de 1ère
ligne essaya de se relever chaque fois le feu la coucha à terre. Couchée, elle
put supporter le feu de l’infanterie, mais l’artillerie commença alors à lui
faire subir des pertes (…). Le peloton de gauche de la 22e Cie qui la
flanquait est arrêté également par le feu de l’infanterie.Il fallait donc chercher vers la droite le
succès que le centre ne pouvait obtenir. A 14h 35 la compagnie Marocaine
établissait enfin la jonction avec la Brigade mixte. (…) 16h 15 (…) ordre d’arrêter toute
progression et de conserver les positions conquises. [ Maurice EMERY tombe
à 17 heures] La ligne des positions conquises variant de la
gauche à la droite de 40 à 150 mètres. (…) 11 tués, 28 blessés et 5
disparus. »
15 décembre
1914
Julien Auguste GOUMY (204e R.I., 5e bataillon, 20e cie commandée par le lieutenant Martin) âgé de 28 ans , tué à 20h « d’une balle en plein front alors qu’il se trouvait en sentinelle. » Fils d’Eugène et de Rosalie Blanvillain, il laisse une veuve demeurant 88 rue du Pont à Auxerre. « employé chez M. Delépine, négociant en chaussures, rue du Temple. (…) »[19]
Julien Auguste GOUMY (204e R.I., 5e bataillon, 20e cie commandée par le lieutenant Martin) âgé de 28 ans , tué à 20h « d’une balle en plein front alors qu’il se trouvait en sentinelle. » Fils d’Eugène et de Rosalie Blanvillain, il laisse une veuve demeurant 88 rue du Pont à Auxerre. « employé chez M. Delépine, négociant en chaussures, rue du Temple. (…) »[19]
« Mardi 15 décembre[20]
aucun renseignement sur l’ennemi,
continuation des travaux de sape. Quelques coups de canon sont tirés sur la
barricade située route de Terny. Nos pertes sont de : 1 tué et 1 blessé.
GOUMY Julien soldat tué, Blaye Gabriel caporal blessé. »
8 janvier,
1915
Auguste DAVOT, (204e R .I., 6e bataillon, 21e Cie) âgé de 28 ans, tué sur le champ de bataille à 16h, ouvrier à l’usine Piat, célibataire domicilié chez ses parents 9 rue Germain de Charmoy.
Auguste DAVOT, (204e R .I., 6e bataillon, 21e Cie) âgé de 28 ans, tué sur le champ de bataille à 16h, ouvrier à l’usine Piat, célibataire domicilié chez ses parents 9 rue Germain de Charmoy.
Ce jour de combat est très bien
décrit dans le journal de marches et des opérations, à la minute près, les
détails nous sont fournis. Les Allemandes ripostent sévèrement après avoir
laisser « trop facilement » leur avant-poste. « La conservation
des tranchées nécessitera une consommation d’hommes plus forte … ».
« Vendredi 8 janvier[21]
Toutes les opérations
préliminaires jusqu’au départ des sapeurs pour faire partir les explosifs
destinés à la destruction du fil de fer se sont passées conformément à l’ordre
des opérations .
Quatre explosions sur dix prévues ont été opérées
néanmoins les sapeurs avaient pu reconnaître que les fils de fer n’étaient pas
très solides et pouvaient être détruits à la main ; de plus l’effet de
l’artillerie ayant été considérable sur les fils de fer l’attaque fut décidée.
Elle réussit admirablement.
Toutes les colonnes
étant parties simultanément et s’étant portées sans hésitation sur les
tranchées ennemies dans lesquelles elles sautèrent aux points désignés. D’un
seul élan, les troupes franchirent 3 tranchées et dépassèrent la tranchée U.V.
Au bout de peu d’instants les tranchées U’GHUVLMKJJ’I[22]
étaient entre nos mains.
Deux violentes
contre-attaques allemandes eurent lieu vers 13 heures à droite et vers 16
heures à gauche. [ heure à laquelle tombe Auguste Davot ] Le capitaine
Wolf qui commandait la droite était blessé,
( ;) et les compagnies de gauche très éprouvées.
( …) 13h 25 Un sapeur apporte le renseignement suivant : Une
contre attaque allemande a eu lieu et a été arrêtée par notre artillerie.
13h 30 Lt Colonel Auroux au lt Charvey : une section de renfort de
la 9e Cie de chasseurs vient d’arriver dans la tranchée conquise.
Tenez ferme.
13h35 Lt Colonel Auroux au capitaine Noël (21e) qui voudra bien transmettre au comt Chalet après
avoir pris mesures urgentes.
On me signale léger
fléchissement dans lignes marocaines de votre côté et sérieuse contre attaque
allemande en préparation. Vous laisse juge , mesures à prendre tout en prenant
toutes précautions pour ne pas tirer dans le dos de nos troupes. Si elle
voulait rentrer dans tranchées françaises, la reporter en avant. (…)
13 h 45 La pression ennemie devient de plus en plus forte. Les pertes
nous sont signalées comme considérables.
La conservation des tranchées conquises nécessitera une consommation en hommes
plus forte que je ne l’avais cru d’abord. J’estime que vers 17h j’aurai du
porter en ligne la totalité de mes deux bataillons. Il me faudra d’autres
troupes pour alimenter (…) Il y a la
sensation nette et déprimante que notre artillerie cesse de nous appuyer au
moment ou la situation devient critique et ou celle des Allemands donne à toute
volée. Je demande instamment le concours de l’artillerie continuel et sans
arrêt sans laquelle n’affirme pas conserver les positions conquises. (…)
16h15 Lt colonel Auroux à commt Chalet. Pouvez-vous me faire part de
votre opinion au sujet de la possibilité de répondre au desiderata du Général
de Division sur une attaque demain matin sur les positions qui sont devant vous
avec vos seuls moyens.
16h17 Une contre attaque se précise. Une fusée est lancée, notre
artillerie commence à tirer.
(…)
Il semble sans qu’il
soit possible de l’affirmer que cette gauche s’était avancée au delà de U’ ou
elle a été très exposée. C’est le seul point de la ligne où en raison du grand
nombre de gradés mis hors de combat et de la disparition du chef où la contre
attaque allemande a réussi à nous faire plier. Les hommes qui avaient replié
jusqu’au près du colonel au nombre d’une soixantaine environ ont été reportés
en avant dans les tranchées conquises ;
Ces derniers faits s’étant passés à la nuit
il est impossible actuellement de préciser jusqu’où s’étend notre extrême
gauche dans les tranchées conquises et si elle atteint encore U’ ou si elle se trouve seulement entre G et
U’. (…) Actuellement notre boyau de
communication a atteint la sape allemande mais cette dernière est très peu
praticable; elle aura besoin d’un aménagement sérieux qui se poursuivra cette
nuit. Les communications à travers champs n’ont pas cessé un seul instant et
c’est à travers champs que va se faire la relève par le 231e. Tout le monde travaille partout avec
acharnement. La troupe a été absolument superbe d’entrain d’abord et ensuite
d’endurance, sauf le petit fléchissement de l’extrême gauche. »
12 janvier
1915
Henry GASTEBLED ( 276e R.I. 26e R.I. [23]), âgé de 34 ans, tué à l’ennemi, époux de Henriette Raoult.
Henry GASTEBLED ( 276e R.I. 26e R.I. [23]), âgé de 34 ans, tué à l’ennemi, époux de Henriette Raoult.
« 12 janvier[24]
La nuit se passe sur le front
dans les mêmes conditions que la précédente. (…) A 7h 30 du matin, la canonnade
ennemie reprend avec une plus grande intensité. A 8 heures, une attaque
générale ennemie est prononcée sur tout le front. Dans le secteur de droite,
les Cies après avoir résisté jusqu’à l’épuisement complet de leurs dernières
cartouches, refluent dans notre première parallèle où elles se maintiennent
avec les chasseurs. La 24e Cie se cramponne à la tranchée allemande
de la dent de Crouy, sur ce front, la situation ne se modifie pas entre 10
heures et 16 heures.
Dans le secteur de
gauche, les tranchées forcées aux Allemands sont assez rapidement enlevées. La
première parallèle, ainsi que la 2ème sont traversées par l’ennemi
qui arrive à prendre le petit bois de front et sur les deux flancs.
La 19e Cie,
qui en défend la lisière Nord est prise par derrière malgré les deux compagnies
de réserve du 60e qui s’y trouvaient et est mise hors de cause en
quelques minutes. (…) le capitaine
Lenceste rassemblant des éléments des 1èe, 18e et 20e
Cies cherche à faire des barrages, face au Nord et face à l’Est ; il est
frappé mortellement. La compagnie du 282e qui défendait la lisière
du bois de Cuffies, recule jusqu’aux abords de la ferme de la Montagne Neuve.
Le capitaine Roquet prend à son tour le commandement (…) il établit un barrage solide qu’il tient
énergiquement jusqu’à 16 heures. A ce moment, il est relevé par un bataillon du
204e. Le 5e bataillon est placé en réserve à la
ferme. »
Soissons (Hôpital)
7 octobre
1914
Joseph ABRY (22e Cie 4e R.I.), âgé de 27 ans, mort à l’hôpital des blessures de guerre, marié et domicilié 3 rue Camille Desmoulins à Auxerre.
Joseph ABRY (22e Cie 4e R.I.), âgé de 27 ans, mort à l’hôpital des blessures de guerre, marié et domicilié 3 rue Camille Desmoulins à Auxerre.
Av 18
novembre 1914 … Tinten, « tambour
au 204e de ligne, est mort de fièvre typhoïde à l’hôpital de
Soissons. Notre compatriote était dans les tranchées autour de Soissons.
Gravement malade, il fut admis à l’hôpital, mais les progrès du mal ne purent
être enrayés. M. Tinten était âgé de 28 ans. Il laisse une veuve et deux
enfants en bas âge. Son père habite rue des Moreaux, 42. »[25]
25 novembre
1914
Louis DEFORGES (204 R.I. 23e Cie, sous-lieutenant), âgé de 39 ans mort à 15h de blessures de guerre à l’Hôpital de Soissons, ambulance n°2, 55e division de réserve, époux de Marie-Louise Delorme, domicilié chez M. Delorme, rue Fécaudière à Auxerre.
Louis DEFORGES (204 R.I. 23e Cie, sous-lieutenant), âgé de 39 ans mort à 15h de blessures de guerre à l’Hôpital de Soissons, ambulance n°2, 55e division de réserve, époux de Marie-Louise Delorme, domicilié chez M. Delorme, rue Fécaudière à Auxerre.
26 décembre
1914
Louis PÉRIARD ( 204e R.I., 17e Cie lieutenant), Croix de guerre, mort à 8h à l’hôpital de blessures de guerre. Entrepreneur de marbrerie, marié à Paula Andréa Cibraire Lélio, domicilié 12 rue de l’Arquebuse à Auxerre. « Nous avons annoncé que le lieutenant Louis Périard, commandant la 1èe compagnie du 204e d’infanterie, avait été grièvement blessé. Nous apprenons avec peine qu’il a succombé à ses blessures. Le jour de Noël, lors d’une attaque prononcée par le 204e, le lieutenant Périard s’était élancé seul en avant, avec sa bravoure coutumière, pour couper les fils de fer de la défense ennemie. Atteint à la hanche par une balle, il fut transporté dans une tranchée. A ce moment, un obus arriva et éclata sous le siège où on l’avait placé, l’atteignant au ventre et lui broyant les deux cuisses. Des infirmiers qui lui donnaient des soins, l’un fut coupé en deux et l’autre blessé. Transporté à l’hôpital de Soissons, il y succomba le lendemain samedi. Il était proposé pour la Légion d’honneur et le grade de capitaine. Âgé de 34 ans, le défunt avait épousé la fille de Mme Cibrario, photographe, rue du Temple, 2. Il laisse une orpheline de cinq ans. »[26]
Louis PÉRIARD ( 204e R.I., 17e Cie lieutenant), Croix de guerre, mort à 8h à l’hôpital de blessures de guerre. Entrepreneur de marbrerie, marié à Paula Andréa Cibraire Lélio, domicilié 12 rue de l’Arquebuse à Auxerre. « Nous avons annoncé que le lieutenant Louis Périard, commandant la 1èe compagnie du 204e d’infanterie, avait été grièvement blessé. Nous apprenons avec peine qu’il a succombé à ses blessures. Le jour de Noël, lors d’une attaque prononcée par le 204e, le lieutenant Périard s’était élancé seul en avant, avec sa bravoure coutumière, pour couper les fils de fer de la défense ennemie. Atteint à la hanche par une balle, il fut transporté dans une tranchée. A ce moment, un obus arriva et éclata sous le siège où on l’avait placé, l’atteignant au ventre et lui broyant les deux cuisses. Des infirmiers qui lui donnaient des soins, l’un fut coupé en deux et l’autre blessé. Transporté à l’hôpital de Soissons, il y succomba le lendemain samedi. Il était proposé pour la Légion d’honneur et le grade de capitaine. Âgé de 34 ans, le défunt avait épousé la fille de Mme Cibrario, photographe, rue du Temple, 2. Il laisse une orpheline de cinq ans. »[26]
13 janvier
1915
Edmond SARREY (45e B.C.P[27]., sous-lieutenant de réserve), âgé de 28 ans, tombé au champ d’honneur, sa famille domiciliée 19 rue Louis Richard à Auxerre. « ancien élève du collège d’Auxerre, le défunt avait suivi les cours de l’Ecole normale d’instituteurs de 1909 à 1912, année de son départ au régiment. Ses capacités militaires et physqiues, sa valeur morale, lui avaient permis de passer prommptement aspirant, puis officier de réserve. M. Edmond Sarrey était un sportsman consommé. Il avait fait partie des équipes de foot-ball du Patronage Paul Bert et de l’Ecole normale d’instituteurs. Son père, ajusteur aux usines Guilliet, habite rue Louis-Richard, 19. »[28]
Edmond SARREY (45e B.C.P[27]., sous-lieutenant de réserve), âgé de 28 ans, tombé au champ d’honneur, sa famille domiciliée 19 rue Louis Richard à Auxerre. « ancien élève du collège d’Auxerre, le défunt avait suivi les cours de l’Ecole normale d’instituteurs de 1909 à 1912, année de son départ au régiment. Ses capacités militaires et physqiues, sa valeur morale, lui avaient permis de passer prommptement aspirant, puis officier de réserve. M. Edmond Sarrey était un sportsman consommé. Il avait fait partie des équipes de foot-ball du Patronage Paul Bert et de l’Ecole normale d’instituteurs. Son père, ajusteur aux usines Guilliet, habite rue Louis-Richard, 19. »[28]
Creute (chemin des Dames)
22
septembre 1914
Georges LAPETITE (4e R. de marche de zouaves) âgé de 21 ans, fils de Jean et de Louise Trouchon. Se refusant d’un côté comme de l’autre à toute guerre de tranchée, les combats sont violents. Le lieutenant Léal du 4e Zouaves rapporte la scène : « …Les hommes tombent comme des mouches. Au milieu d’un vacarme étourdissant et de la fumée, on entend de longs gémissements, des cris de douleur, des râles. D’aucuns jurent, d’autres demandent à boire. On en voit qui courent comme des fous, d’autres qui titubent comme des hommes soûls, couverts de sang, les yeux hagards, qui se traînent sur les mains vers les tranchées. Les blessures sont affreuses, affreuses… . »[29]
Georges LAPETITE (4e R. de marche de zouaves) âgé de 21 ans, fils de Jean et de Louise Trouchon. Se refusant d’un côté comme de l’autre à toute guerre de tranchée, les combats sont violents. Le lieutenant Léal du 4e Zouaves rapporte la scène : « …Les hommes tombent comme des mouches. Au milieu d’un vacarme étourdissant et de la fumée, on entend de longs gémissements, des cris de douleur, des râles. D’aucuns jurent, d’autres demandent à boire. On en voit qui courent comme des fous, d’autres qui titubent comme des hommes soûls, couverts de sang, les yeux hagards, qui se traînent sur les mains vers les tranchées. Les blessures sont affreuses, affreuses… . »[29]
« 22 septembre[30] (…) Le
5e bataillon est toujours aux tranchées devant le chemin des
Dames. (…) Une existence nouvelle
commence pour les troupes avec un genre de guerre auquel on ne s’était pas
attendu. Il faut pendant le jour, rester terré dans les tranchées. Les morts ne
peuvent être enterrés, ni les blessés secourus avant que la nuit ne soit venue.
La nuit reprend alors, mais au détriment du repos des hommes. Il faut évacuer
les blessés, améliorer ou reconstituer les tranchées, aller aux distributions
et en même temps redoubler de surveillance pour être en état de faire face aux
attaques ennemies. L’ingéniosité des chefs se manifeste dans la recherche des
moyens propres à diminuer les pertes que, malgré tout, il faut savoir subir.
Quelques mutations dans le régiment sont nécessitées par les pertes survenues
dans le cadre. Au 5e bataillon, le lieutenant Delerue prend le
commandement de la 17e Cie.
(…)
Bombardement intense. Pertes sensibles. »
Vendresse – Beaulne
(Chemin des Dames) 37 D 2
18 décembre
1914
René Emile BERTHON (12e Cie, 144e R.I.), âgé de 33 ans, tué à l’ennemi, sa mère étant domiciliée 3 rue Bourneil à Auxerre. « Il était avant la guerre mécanicien à Paris. Atteint de surdité, il avait été réformé, mais il avait contracté un engagement pour la durée de la guerre. Son frère, âgé de 30 ans, soldat d’un régiment colonial, est actuellement blessé et en traitement à Saint-Honoré-les-Bains. Les frères Berthon sont célibataires. »[31]
René Emile BERTHON (12e Cie, 144e R.I.), âgé de 33 ans, tué à l’ennemi, sa mère étant domiciliée 3 rue Bourneil à Auxerre. « Il était avant la guerre mécanicien à Paris. Atteint de surdité, il avait été réformé, mais il avait contracté un engagement pour la durée de la guerre. Son frère, âgé de 30 ans, soldat d’un régiment colonial, est actuellement blessé et en traitement à Saint-Honoré-les-Bains. Les frères Berthon sont célibataires. »[31]
« 18
décembre[32] texte perdu - à reprendre erreur de manipulation ! -
• Entre Bapaume et
Oise (fin septembre 1914)
Bapaume
Albert
Péronne
Chaulnes
Nesles
Royes
Lassigny
Noyon
Ribércourt
ARTOIS
Pas-de-Calais :
Bullencourt
Quéant
Louverval
Bourlon
Bucquoy
Neuville-Saint-Vaast
La Targette
Notre-Dame-de-Lorette
La Cabaret Rouge
Loos-en Gohelle
Vermelles
Saint-Omer
Ruminghem
Cassel
Bailleul
Fromelles
Neuve-Chapelle
Givenchy
Saint-Etienne-du-Mont
Etaples
Montreuil-sur-Mer
Recquignies
Le Quesnoy 14&18 n°40
Frasnoy
Avesnes-sur-Helpe
• Autour
d’Arras :
Il s’agit d’envelopper l’aile droite des armées allemandes
qui agissent sur Bapaume.
• Notre-Dame de
Lorette Oct 14 à oct 15 ( 14&18 n° 32)
• les batailles de Notre-Dame-de-Lorette
oct – déc 14 (è 14&18 n°8)
Notre-Dame de Lorette
17
septembre 1914
Léon BENARD (…) âgé de 34 ans, époux de Louise Delarue.
Léon BENARD (…) âgé de 34 ans, époux de Louise Delarue.
18
décembre 1914
Léon BEAUFILS (4e R.I.), âgé de 20 ans, parti aux armées le 31 août 1914, disparu, époux de Blanche Charrier, domicilié 8 rue Paul Bert à Auxerre, médailles interalliée et commémorative française de la Grande Guerre.
Léon BEAUFILS (4e R.I.), âgé de 20 ans, parti aux armées le 31 août 1914, disparu, époux de Blanche Charrier, domicilié 8 rue Paul Bert à Auxerre, médailles interalliée et commémorative française de la Grande Guerre.
Louis MICHOT (4e R.I. et 17e bataillon de chasseurs à pied), âgé de 30 ans, parti au renfort le 31 août, caporal le 14 octobre, sergent le 20 octobre, célibataire, domicilié 18 rue Française à Auxerre. « représentant de commerce, fondateur du Sport athlétique auxerrois, caproal aux chasseurs à pied, tué à l’ennemi (…) Actif et très entreprenant, il était le soutien d’une nombreuse famille. »[33]
André Claude LOURY ( 17e
bataillon de chasseurs à pied), âgé de 24 ans, décédé devant
Notre-Dame-de-Lorette « alors qu’il
secourait un camarade blessé»[34],
époux de Marguerite Martinon, domicilié 1 rue Courtillière à Auxerre (ou 3 rue
Paul Armandot[35]), « gendre de M. Martinon, conseiller
prud’homme ouvrier ».
Il
est probable que ces hommes aient été victimes de tirs trop courts de nos
75 : « 8h30 Le commandant Michaud
demande que notre artillerie arrête le feu des batteries allemandes (…)mais que
le 75 ne tire pas sur nos tranchées. (…) 15h L’artillerie lourde tire sur nos
tranchées de premières lignes (…) prévenir le colonel (…) fait cesser le feu.
16h le tir de l’artillerie lourde a cessé. Il a repris et est encore un peu
court. »[36]
Carency ( Ablain-Saint-Nazaire et Notre-Dame
de Lorette)
19
octobre 1914
Paul GÉRARD (11e R. de Génie, Cie divisionnaire du Génie de la 43e division, sapeur mineur, caporal) âgé de 26 ans mort des suites de blessures, cité à l’ordre du jour de l’armée, fils de Charles et de Gabrielle Durand, 10 rue Docteur Labosse à Auxerre.
Paul GÉRARD (11e R. de Génie, Cie divisionnaire du Génie de la 43e division, sapeur mineur, caporal) âgé de 26 ans mort des suites de blessures, cité à l’ordre du jour de l’armée, fils de Charles et de Gabrielle Durand, 10 rue Docteur Labosse à Auxerre.
Bully
5 octobre
1914
Léon Edouard BARDOT (29 Dragons, 2 escadron, 2e peloton) âgé de 23 ans, brigadier, surnuméraire des Postes à Auxerre, tué à l’ennemi à 8h du matin
Léon Edouard BARDOT (29 Dragons, 2 escadron, 2e peloton) âgé de 23 ans, brigadier, surnuméraire des Postes à Auxerre, tué à l’ennemi à 8h du matin
« 5 octobre, la brigade quitte son emplacement
à 9h30 et va prendre position à l’Est de Petit Sains où elle arrive à 10h15.
(…) à 14h la brigade reçoit l’ordre
d’attaquer Bully-Grenay et les hauteurs entre ce village et Aix Noulette ;
(…) Bully est fouillé et reconnu inoccupé. Le 1er escadron met pied à
terre et se porte à l’attaque du coteau au S.O. Cet escadron ne pouvant
progresser, le colonel donne l’ordre au 2ème
escadron de prolonger l’attaque vers
le S.O. Cet escadron comprit mal l’ordre qui lui était donné et au lieu de
faire mettre pied à terre et d’attaquer
pied à terre, il se porta à l’attaque à cheval. Dans cette attaque, le
capitaine commandant Claire et le lieutenant Rouillon de Gironville ainsi que
le maréchal des logis Appert, les brigadiers de Boisgelin, Roger, Gaté, Bardot, le brigadier maréchal Tétard et
les cavaliers Vaité et Jacquemart disparaissent ; (…) Les débris du 2ème
escadron étaient ramenés par le sous lieutenant Fouques Duparc en arrière de
Bully-Grenay et le colonel ordonnait de se replier. »[37]
Grenay (nord de
Lens 8B2)
26 octobre
1914
Paul Georges ROUX (109e R.I.) âgé de 28 ans, décédé suite à des blessures de guerre, inhumé derrière le château de Mr Malatray, son beau-frère M. Thalot Armand, domicilié 10 avenue Pierre Larousse à Auxerre. « Le défunt était ouvrier à l’atelier de cartonnages Gaillardot. Il a un frère au 37e territorial et un autre prisonneir en Allemagne. Son beau-frère, M. Armand Thalot, est également mobilisé. »[38]
Paul Georges ROUX (109e R.I.) âgé de 28 ans, décédé suite à des blessures de guerre, inhumé derrière le château de Mr Malatray, son beau-frère M. Thalot Armand, domicilié 10 avenue Pierre Larousse à Auxerre. « Le défunt était ouvrier à l’atelier de cartonnages Gaillardot. Il a un frère au 37e territorial et un autre prisonneir en Allemagne. Son beau-frère, M. Armand Thalot, est également mobilisé. »[38]
« 25 octobre : Journée calme et
sans incidents. 26 octobre : à
8h arrive l’ordre d’attaquer le Rutoire (…)En raison de l’urgence, le bataillon
d’attaque est composé des éléments les plus à proximité, savoir : une Cie
du 1er Bataillon (109/3), une Cie du 2e Bataillon (109/4)
le 3ème bataillon Henry devant fournir le complément des 2 Cies
aussitôt qu’il sera arrivé. Le capitaine Charpentier est désigné pour prendre
le commandement du bataillon d’attaque. (…) L’attaque ne se déclanche qu’à
11h30. Sous un feu violent d’artillerie, qui dure d’ailleurs toute la journée,
les compagnies sont mises face à leur objectif d’attaque. Le mouvement doit
s’exécuter pour ainsi dire, homme par homme, en terrain complètement découvert.
A 14h30, toute la ligne se porte en avant (…)La gauche, prise d’enfilade par un
feu de mousqueterie et de mitrailleuses partant de la lisière de Vermelles,
marque un temps d’arrêt. La droite continue à progresser, cherchant à manœuvrer
par la droite E. du Rutoire. Elle se trouve également bientôt en prise aux feux
d’enfilade venant des tranchées ennemies qui, des hauteurs de Loos jusqu’à
Vermelles forment une ligne ininterrompue. On s’arrête et on creuse des
tranchées à 400m de la lisière du Rutoire. Il est 17h. »[39]
Abbeville
16 janvier 1915
Charles BERTIN (237e R.I., section de mitrailleuses), âgé de 23 ans, mort de blessures de guerre à l’hôpital militaire, tapissier, époux de Marie Henriette Faillot, domicilié 74 rue du Pont à Auxerre.
Charles BERTIN (237e R.I., section de mitrailleuses), âgé de 23 ans, mort de blessures de guerre à l’hôpital militaire, tapissier, époux de Marie Henriette Faillot, domicilié 74 rue du Pont à Auxerre.
Amiens
(hôpital mixte)
30
septembre 1914
Louis CÉDÉ (37e R.I.), âgé de 23 ans, mort des suites de blessures de guerre, marié, « dont les parents habitent rue Darnus, à Auxerre. »[42] « dont une sœur habite rue louis-Richard. »[43]
Louis CÉDÉ (37e R.I.), âgé de 23 ans, mort des suites de blessures de guerre, marié, « dont les parents habitent rue Darnus, à Auxerre. »[42] « dont une sœur habite rue louis-Richard. »[43]
• La première « bataille de l’Artois » du 1er au 26 octobre 14
entre Arras et Lens
Les Allemands
passent à Arras le 31 août. Les 6-7
septembre la ville est occupée et pillée.
Après plusieurs combats sporadiques dans la région d’Arras et de
Saint-Pol, la première bataille de l’Artois oppose les troupes françaises à la
6e armée du Kronprinz de
Bavière.
Après la chute de Lens (4 octobre), le front se stabilise
grâce aux renforts belges et britanniques. Le 149e R.I.
attaque le secteur de Lorette (9 octobre) ….
ARRAS
croquis extrait du carnet de campagne d'Albert Croiziard, brancardier, coll. P.Persennot, Saint-Bris-Le-Vineux |
Arleux (Nord, est d’Arras)
1er octobre 1914
Lucien RENAULT (44e BCP) âgé de 24 ans, tué à l’ennemi.
Lucien RENAULT (44e BCP) âgé de 24 ans, tué à l’ennemi.
«1er octobre : Le bataillon débarque à Lens à 1 heure du
matin. Cantonnement du bataillon à Lens. »[44]
Neuvireuil
02 octobre
1914
Henri PORTE (44e BCP) âgé de 27 ans, décédé près de Méricourt, époux de Rachel Delhomme, ouvrier à l’usine Guilliet, domicilié 5 rue des Lombards à Auxerre, le décès est annoncé le 6 janvier 1916[45] . « Il laisse une veuve et un petit garçon. »
Henri PORTE (44e BCP) âgé de 27 ans, décédé près de Méricourt, époux de Rachel Delhomme, ouvrier à l’usine Guilliet, domicilié 5 rue des Lombards à Auxerre, le décès est annoncé le 6 janvier 1916[45] . « Il laisse une veuve et un petit garçon. »
Marius RAPIN (sergent dans la 17e
Cie, 42e B.C.P.), âgé de 24 ans, tué à l’ennemi, sa famille était domiciliée
1 rue de l’Yonne à Auxerre. « Il
exerçait la profession de mécanicien-dentiste à Paris. Marié en mars dernier,
il laisse une jeune veuve sur le point d’être mère. (…) »[46]
Gaston ROY (17e Cie, 42e
bataillon de chasseurs à pied, clairon) âgé de 23 ans mort suite de blessures
de guerre, époux d’Henriette Albertine Mathieu, domicilié 60 rue Saint-Pélérin
à Auxerre. Le Bourguignon du 16 novembre 1914 précise : « nous avons reçu la visite de Mme Mathieu [belle-mère
de Gaston Roy] , laquelle nous a fait
savoir que le même jour, elle avait eu la douleur d’apprendre la mort de son
gendre et celle de son fils. M. Gaston Roy, réserviste au 42e
bataillon de chasseurs à pied, a été tué à Neuvireuil le 2 octobre, le jour
même où le bataillon, après avoir combattu dans l’Est pendant deux mois, était
arrivé dans la région du Nord. M. Roy avait 24 ans. Il était mouleur à l’usine
Guilliet. Il laisse une veuve, un petit garçon de deux ans et une petite fille
née le 12 août dernier, une semaine après son départ. » La veuve Roy[47] inscrit
en octobre 1917, deux jeunes enfants à l’école maternelle rue de Paris :
Daniel (né le 6 mai 1912) et Henriette (née le 12 août 1914).
« 2 octobre : Départ du bataillon à 6h45.
L’ennemi occupant Douai et les villages du Nord-Ouest ; la 139e
brigade se porte par Bois Bernard et Neuvireuil
, Fresne-les-Montauchon, couverte à gauche par le 269e (…)9h30, le 42e Bataillon de chasseurs,
avant garde ne pouvant ddéboucher de Neuvireuil en raison de l’intensité du feu
ennemi : la 9e Cie du 44e
bataillon déborde à gauche pour le prolonger entre le village et la ferme
Maville. Cette compagnie est en but à des feux d’infanterie , de mitrailleuses
et d’artillerie, elle réussit à progresser néanmoins mais doit finalement
s’arrêter en raison des pertes subies (…) »[48]
« 2 octobre, le bataillon, gros de
l’avant-garde de la 139e Brigade, se dirige par Bois-Bernard et Neuvireuil, sur Fresnes. En arrivant à Neuvireuil, le bataillon rencontre les
éclaireurs ennemis et ne peut déboucher
du village. Il subit toute la journée de violents feux d’infanterie, de
mitrailleuses et d’artillerie. Il est renforcé à gauche par el 44e
Bataillon ; à droite la 140e brigade essaye de s’emparer
d’Appy. Pendant cette journée le bataillon subit les pertes suivantes (…)
3 octobre : Les 42e et 44e bataillons sont obligés
de se retirer le 2 au soir devant des forces très supérieures sur Fresnoy où
ils subissent toute la nuit et pendant la matinée du 3 de violents feux
d’artillerie et d’infanterie. »[49]
Neuville-Vitasse (relevé
en 2004) 8B3
2 octobre
1914
Maurice RENAUDIN (60e bat. chasseurs à pied, 8 Cie) âgé de 30 ans, mort à 17h sur le champ de bataille.
Pierre NARCY (60e bat. chasseurs à pied, 9 Cie) (20e BCP[50] ou 28e BCP, mort au combat d’Aix-Noulette -8A2)[51] âgé de 30 ans , tué à 9h sur le champ de bataille, marié domicilié Avenue Pierre de Courtenay.
Maurice RENAUDIN (60e bat. chasseurs à pied, 8 Cie) âgé de 30 ans, mort à 17h sur le champ de bataille.
Pierre NARCY (60e bat. chasseurs à pied, 9 Cie) (20e BCP[50] ou 28e BCP, mort au combat d’Aix-Noulette -8A2)[51] âgé de 30 ans , tué à 9h sur le champ de bataille, marié domicilié Avenue Pierre de Courtenay.
« 30 septembre, à Rambervillers il reçoit ordre d’aller s’embarquer à
Nomecy : 10 voitures de réquisitions sont à sa disposition pour le transport
des sacs des hommes fatigués. Le bataillon arrive à la gare d’embarquement à
21h30 ; il embarque à 23h, départ du train le 30 à 0h30. Itinéraire :
Epinal, Vesoul, Gray, Dijon, Creil, Arras ; débarquement à Arras le 1er
octobre à 20heures ; incidents survenus pendant le trajet : 2 hommes
sont tombés du train, 2 autres ont manqué le départ à une halte. 1er
octobre, Après le débarquement, le bataillon va cantonner à Mercatel à 6 km
sud-est d’Arras (…) Vendredi 2 octobre,
la division doit attaquer l’ennemi sur le front Monchy le Preux inclus à Hénin
sur Cofeuil inclus (sud-est d’Arras) ; le 60e bataillon de
chasseurs se porte sur Hénin qui est tenu par le 54e ; à 7h le
bataillon arrive à ce village qui est fortement canonné par l’ennemi. 2 Cies du
bataillon renforcent les cies de première ligne du 54e, les deux
autres en réserve l’une dans le village, l’autre à la sortie nord-est, en
mesure de coopérer avec le 61e a une attaque sur le village de
Saint-Martin. A 10h, le bataillon reçoit l’ordre de se porter immédiatement et
rapidement sur Neuville Vitasse en
remplacement du 61e envoyé en mission plus au nord et de s’y établir
face à Vaucourt et à Hénin. Au départ
d’Hénin, le bataillon est violemment fusillé par la troupe ennemie de
Saint-Martin et perd quelques hommes, il arrive à Neuville en même temps que deux Cies du 25e d’infanterie
envoyées de Mercatel pour couvrir le rassemblement de la brigade ; une
compagnie du 25e occupe la sortie nord-est de Neuville, deux
compagnies du 60e (8e
et 9e) [52]occupent
les abords de la sortie sud-est (…) »[53]
Doullens (35 km
Ouest d’Arras)
9 octobre
1914
Robert LELIÈVRE (26e Bataillon de chasseurs à pied) (sergent au 1er groupe cycliste de la 1ère division de cavalerie[54]), sergent, mort à 20h du soir de blessures de guerre à la jambe et au pied gauche[55], l’un des fils de M. Lelièvre, architecte, conseiller municipal d’Auxerre, domicilié à Auxerre 6 rue Jules Massot. « M Robert Lelièvre – excellent tireur et cycliste d’endurance- avait pris part avec une grande activité à la première campagne de Belgique. Fait prisonnier, il avait réussi, par osn intrépidité et son sang-froid, à s’échapper des mains des Allemands qui le retenaient. M. Robert Lelièvre avait également été maintes fois au feu pendant la retraite sur Paris ; il avait ensuite pris part à la bataille de la Marne et sa belle conduite lui avait valu d’être promu sergent. Notre compatriote, toujours valeureux, participait à la bataille de l’Aisne quand il fut mortellement touché. Sa fin a été pleine de courage. M. Robert Lelièvre faisait partie de la classe 1913 ; il avait 21 ans. C’était un excellent garçon des plus appréciés dans les milieux sportifs de l’Yonne où il remporta maints succès. » [56]
Robert LELIÈVRE (26e Bataillon de chasseurs à pied) (sergent au 1er groupe cycliste de la 1ère division de cavalerie[54]), sergent, mort à 20h du soir de blessures de guerre à la jambe et au pied gauche[55], l’un des fils de M. Lelièvre, architecte, conseiller municipal d’Auxerre, domicilié à Auxerre 6 rue Jules Massot. « M Robert Lelièvre – excellent tireur et cycliste d’endurance- avait pris part avec une grande activité à la première campagne de Belgique. Fait prisonnier, il avait réussi, par osn intrépidité et son sang-froid, à s’échapper des mains des Allemands qui le retenaient. M. Robert Lelièvre avait également été maintes fois au feu pendant la retraite sur Paris ; il avait ensuite pris part à la bataille de la Marne et sa belle conduite lui avait valu d’être promu sergent. Notre compatriote, toujours valeureux, participait à la bataille de l’Aisne quand il fut mortellement touché. Sa fin a été pleine de courage. M. Robert Lelièvre faisait partie de la classe 1913 ; il avait 21 ans. C’était un excellent garçon des plus appréciés dans les milieux sportifs de l’Yonne où il remporta maints succès. » [56]
Foncquevillers (Pas
de Calais) 8 A4
10
octobre 1914
Marcel Georges GUILLIET (37e R.I., 6e Cie, sergent), âgé de 24 ans, veuf de Lucienne Reignard, fils d’Edme-François et d’Augustine Flix-Saviné.
Marcel Georges GUILLIET (37e R.I., 6e Cie, sergent), âgé de 24 ans, veuf de Lucienne Reignard, fils d’Edme-François et d’Augustine Flix-Saviné.
« 8
octobre Le régiment reçoit
l’ordre de maintenir solidement le front qu’il occupe : Hébuterne-Foncquevillers, tout en contribuant à
l’attaque qui doit être faite sur Gommecourt à 7h par 2 bataillons 153e
et le 69e. L’attaque
progresse difficilement dans la journée. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit, à
la faveur d’un bombardement sérieux du bois de Gommécourt qu’elle arrive à quelques
centaines de mètres du bois entourant le château. La 11e compagnie
et la 3e section de mitrailleuses coupent la gauche de l’attaque. La
7e compagnie opère avec le 69e. Pendant toute la journée,
les positions furent soumises à un bombardement violent. Les pertes sont
médiocres. Le 9 octobre le regiment
reçoit l’ordre de tenir indiscutablement le front organisé, tout en coopérant
aux attaques dirigées sur Gommécourt. Les 2 bataillons de territoriaux du 83e
et du 84e sont remplacés à 5 heures du matin dans les tranchées aux
abords du village par 2 bataillons du 22e territorial. La journée se
passe sans incident sauf une canonnade beaucoup plus faible que celle des jours
précédents ; Aucune attaque n’est tentée par les Allemands sur le front.
Pertes : capitaine Chasles et lieutenant Gueniot blessés. Le
10 octobre même situation que la veille. Le régiment est renforcé
par : 1 officier le S/Lieutenant Moreau, 1 adjudant (…) 2 sergents majors
(…), 12 sergents, , 25 caporaux et
70 soldats blessés, territoriaux volontaires, engagés volontaires (…). »[57]
Saint-Laurent-Blangy
(8 B3 banlieue est d’Arras)
24
octobre 1914
Albert CALMUS (probablement du 57e Bataillon de chasseurs alpins, 8e Compagnie), âgé de 26 ans, tué à l’ennemi, né à Perrigny (89).
Albert CALMUS (probablement du 57e Bataillon de chasseurs alpins, 8e Compagnie), âgé de 26 ans, tué à l’ennemi, né à Perrigny (89).
« 22
octobre, départ à 1 heure du
matin pour attaquer Saint-Laurent. La 10e compagnie se place dans
les abris au bord du chemin conduisant à Maison Blanche. Les 3 autres
Compagnies aux abords du village. 23
octobre, la 10e Compagnie conserve des emplacements. Les 7e,
8e et 9e sont aux barricades. Le sous-lieutenant Weiss
est tué en faisant une reconnaissance pour placer sa compagnie aux abords d’une
barricade dans le village. Les Allemands font une attaque de nuit sur Maison
Blanche et la lisière N. Du village. La 10e compagnie repousse cette
attaque en infligeant des pertes très sensibles à l’ennemi ; durant cet engagement la 10e Cie est
obligée de se couvrir sur sa gauche, une Cie du 159e ayant
abandonnée ses positions. (…) Calmus,
2e cl, 8e Compagnie, blessé.»[58]
11 novembre
1914
Alphonse Maximin Charles CHATAIGNER[59] (57e Bataillon de chasseurs à pied, 10E Cie) âgé de 26 ans tué à 21h du soir sur le champ de bataille, époux d’Esther Marie Garnier, domicilié 1 rue des Dames à Auxerre.
Alphonse Maximin Charles CHATAIGNER[59] (57e Bataillon de chasseurs à pied, 10E Cie) âgé de 26 ans tué à 21h du soir sur le champ de bataille, époux d’Esther Marie Garnier, domicilié 1 rue des Dames à Auxerre.
« Du 26 octobre au 7 novembre, situation sans
changement. Le bataillon cantonne à Saint-Nicolas et assure le service aux
tranchées devant Saint-Laurent. 8
novembre : exécution du chasseur Bourgund du 60e bataillon de
chasseurs pour avoir abandonné son poste en présence de l’ennemi et déserté à
l’intérieur. 8 au 12 novembre : cantonnement à Saint-Nicolas et service de tranchées devant Saint-Laurent (Champagne
disparu). »[60]
Tout au long de l’hiver 14-15, les deux armées épuisées
finissent par s’enterrer dans les tranchées. L’hiver se présente rigoureux,
boueux. Dans le froid, la neige, plusieurs milliers de victimes tombent lors
des assauts continuels sur le plateau d’Ablain et Carency. Les offensives au
nord d’Arras en décembre n’y feront rien. Le « calme » s’installe
alors pour quelques mois.
25
novembre 1914
Georges JULIEN (17e bataillon de chasseurs à pied, 57e BCP[61]), âgé de 21 ans, « blessé une première fois à Sarrebourg et cité à l’ordre du jour pour sa brillante conduite, il était reparti sur le feu, sur sa demande, à peine guéri. Il a été tué le 27 novembre d’une balle au front ».[62] Tourneur à l’usine Guilliet, domicilié chez sa sœur, Mme veuve Bigé, 3 rue du Château Gaillard à Auxerre. « Son beau-frère, M. Camille Perrin, sergent au 4e d’infanterie, a été grièvement blessé le 3 septemnre, à Varennes, et a eu le bras gauche amputé. Il est soigné à Clermont-Ferrand. »
Georges JULIEN (17e bataillon de chasseurs à pied, 57e BCP[61]), âgé de 21 ans, « blessé une première fois à Sarrebourg et cité à l’ordre du jour pour sa brillante conduite, il était reparti sur le feu, sur sa demande, à peine guéri. Il a été tué le 27 novembre d’une balle au front ».[62] Tourneur à l’usine Guilliet, domicilié chez sa sœur, Mme veuve Bigé, 3 rue du Château Gaillard à Auxerre. « Son beau-frère, M. Camille Perrin, sergent au 4e d’infanterie, a été grièvement blessé le 3 septemnre, à Varennes, et a eu le bras gauche amputé. Il est soigné à Clermont-Ferrand. »
27 novembre
1914
Joseph LORETZ (17e bat. Ch.),âgé de 26 ans, caporal le 8 septembre à Audrey, domicilié rue du 14 juillet à Auxerre.
Joseph LORETZ (17e bat. Ch.),âgé de 26 ans, caporal le 8 septembre à Audrey, domicilié rue du 14 juillet à Auxerre.
Pierre Emile MICHAUT (sergent fourrier
au 57e B.C.A.), âgé de 25 ans, tué à l’ennemi,né le 20 avril 1889 à
Sens.
Albert OUDINET (17e BCP), âgé de 27 ans, époux de Régina Demeaux, inhumé le 19 septembre au Cimetière A d’Ecuries, transféré au cimetière de Notre-Dame-de-Lorette puis à celui de Ablain Saint-Nazaire le 8 août 1923, tombe n° 19 227[63], domicilié 17 rue du Pont à Auxerre. « Il était plâtrier. Sa veuve, employée au chemin de fer, habite rue du Pont, 17. »[64]
Albert OUDINET (17e BCP), âgé de 27 ans, époux de Régina Demeaux, inhumé le 19 septembre au Cimetière A d’Ecuries, transféré au cimetière de Notre-Dame-de-Lorette puis à celui de Ablain Saint-Nazaire le 8 août 1923, tombe n° 19 227[63], domicilié 17 rue du Pont à Auxerre. « Il était plâtrier. Sa veuve, employée au chemin de fer, habite rue du Pont, 17. »[64]
Le carnet de
campagne du 17e B.C.P. est d’un silence inquiétant dans les jours
qui précèdent. « Dimanche 22 novembre Nuit sans incident. La relève des 2
compagnies s’est faite sans incident égal ! et a été reconnue vers 1
heure. Ordres reçus : même mission ; Evènements de la journée :
néant ; 10 h arrivée de deux compagnies du 20e Bataillon qui
vont relever les deux dernières compagnies du 7e ; 22 h arrivée
des deux dernières compagnies du 20e qui cantonnent à Aix Noulette.
Stationnement sans changement. Lundi 23
novembre (…) rien à signaler. Mardi
24 novembre : Evènements de la
nuit : 17e Bataillon rien à signaler, 20e bataillon
coups de feu. Tires sur une fraction qui circulait en face le Bois carré. Les
Allemands répondent et se dispersent. Ordres reçus : même mission;
Evènements de la journée : canonnade sur le front vers 14 heures. Mort du
lieutenant Bordachar, tué par un obus ; stationnement. Mercredi 25 novembre : évènements de la nuit : rien à
signaler ; Ordre reçus : même mission ; Evènements de la
journée : une suite d’obus sur Aix Noulette à 14h30, 1 tué, 1 blessé ;
Stationnement sans changement. » Les soldats auxerrois du 17e
B.C.P. sont dans une compagnie qui a rejoint le 57e B.C.P. Leurs
noms figurent dans la liste des « tués » de ce régiment. « 16
novembre : départ du
bataillon [d’Ebrun] à 3h pour se rendre aux tranchées de la Cote
84. Le sous/secteur de la cote 84
s’étend de la Maison blanche (route Arras-Béthune) à 100 m S. de la route La Targette-Ecoivres. 17 novembre service de tranchées. 18 novembre : le bataillon au
cantonnement à Ecoivres à 5h du matin. Le S/Lieutenant Delaveau venant du 3e
Bataillon de chasseurs(décision ministérielle) est affecté comme adjoint au
chef de corps. Du 19 au 26
novembre : Services de tranchées au s/secteur Cote 84. 26
novembre : arrivée d’un renfort venant du dépôt : 250
s/officiers, caporaux et chasseurs, commandé par le Lieutenant Lefèvre. Pertes des combats des 27 et 28 novembre (Ecurie)
(…) Julien du 17e tué, Oudiné (disparu), (…) Loretz (disparu). 27 novembre : à 10h le bataillon reçoit l’ordre de se
porter sur Anzin-Saint-Aubin et d’être à 13h à la disposition du Général
Quiquandon. Le bataillon parvenu à Anzin se porte sur Ecurie oùil arrive vers
14h15. Repéré par l’artillerie ennemie il subit un feu très intense de pièces
de 77 de campagne et d’obusiers ; les pertes sont assez sensibles. Les 7e
et 8e Compagnies reçoivent ensuite l’ordre de se porter dans les
tranchées au Nord d’Ecurie pour prendre d’assaut une tranchée que les Allemands
à la suite de travaux de sapes, avaient réussi à nous enlever. A 13h15, les
deux compagnies occupaient leur emplacement ; les 9e et 10e
compagnies étaient en réserve à Ecurie. A 13h 30 tir d’efficacité sur la
tranchée allemande à l’aide de batterie de 75. A 13h 45 les 7e et 8e
Compagnies ayant à leur gauche une compagnie de Zouaves partaient à l’assaut.
Les Allemands furent chassés de leurs tranchées dans laquelle le 57e
bataillon se maintient près de 3/4 d’heure. Les mines placées dans cette
tranchée , ainsi que les bombes et paquets de cheddite lancés par l’ennemi qui
avait réussi à réunir par un boyau de communication ignoré, obligent les 7e
et 8e Compagnies ainsi que les zouaves à évacuer la tranchée prise.
Ce repli se fait sous le feu très vif de mitrailleuses ennemies, les pertes
sont nombreuses. (…) Les Allemands pendant la nuit réoccupent leur tranchée une
contre-attaque est décidée, elle doit avoir lieu aussitôt le coucher de la
lune. Les 9e et 10 Compagnies ainsi que des zouaves doivent prendre
part à cette contre-attaque. Echec de la contra attaque. Le 28 novembre Les compagnies
rentrent au cantonnement à Ecoivres. LE capitaine Duboc a pris à titre
provisoire, le commandement du 57e bataillon. Obsèques du commandant
Verdier le 30 novembre. »[65]
Mont Saint Eloy (Bois
de Berthonval) (nord d’Arras)
27 décembre
1914
Fernand BASSIN (60e BCP, 7e Compagnie, ou réserviste au 20e BCP[66]), âgé de 28 ans, tué à l’ennemi « d’une balle en plein front. Originaire du hameau des Chesnez, commune d’Auxerre, il habitait Paris depuis un an. Il laisse une veuve et deux enfants de quatre ans et six mois. »[67]
Fernand BASSIN (60e BCP, 7e Compagnie, ou réserviste au 20e BCP[66]), âgé de 28 ans, tué à l’ennemi « d’une balle en plein front. Originaire du hameau des Chesnez, commune d’Auxerre, il habitait Paris depuis un an. Il laisse une veuve et deux enfants de quatre ans et six mois. »[67]
« 23 décembre, le 23 à
18h30 le bataillon est relevé par le 54e bataillon et reprend ses
cantonnements de 2e ligne à Mont-Saint-Eloy
sans incidents. 24 et 25 décembre 1914,
le bataillon pour la Noël en cantonnement de 2e ligne à
Mont-Saint-Eloi, il reprend à 18h30 sa garde aux tranchées de 1ère
ligne au bois de Berthonval même mission. Le secteur du bois est tenu en 1ère
ligne du nord au sud par la 10e compagnie à gauche, la 8e
au centre, la 9e à droite. Le bataillon continue l’aménagement d’une
parallèle située à 150m en moyenne en avant de la tranchée (erendée) et
destinée à servir de place d’armes de départ pour une attaque projetée des
tranchées allemandes. A 21h, le commandant du 60e bataillon reçoit
l’ordre n°2889/S : 1e de la 77 division (26 décembre 19h),
prescrivant 1e une attaque qui serait exécutée le 27 à 13h50 par un groupe de chasseurs
sous les ordres du Lieutenant colonel Bordeaux, sur les tranchées E.H.I.K. en
partant du front : tranchées de 1ère ligne, depuis la lisière
Nord-Ouest du bois de Berthonval jusqu’à 600 m au nord ouest du chemin
Mont-Saint-Eloy-Souchez. 2e une attaque sur les tranchées C.D.
exécutée par les 54e et 60e bataillon, sous les ordres du
commandant Mazoyer (du 54e). Front de départ : lisière nord-est
de Berthonval. Cette attaque devait être déclanchée par le Général Commandant
la division quand l’attaque du Lt Colonel Bordeaux aurait déjà gagnée du
terrain. La nuit du 26 au 27 se passe
sans incident. 27 décembre En
exécution de l’Ordre d’attaque 2889/S précité, le 6e Bataillon de
chasseurs vient dès 11h se superposer à la 10e compagnie du 60e,
dans le secteur Nord du bois ; Vers la même heure le commandant Mazoyer et
son 54e bataillon atteignent le bois. Le commandant Mazoyer décide
que l’attaque des tranchées C et D sera menée par 2 compagnies (1 du 54e,
1 du 60e) et renforcée au besoin par 2 autres compagnies (1 du 54e,
1 du 60e) tandis que 2 compagnies du 60e continueront à
tenir les tranchées de la lisière Est du bois et que 2 compagnies du 54e
seront conservées à sa disposition ; (…) En conséquence, les compagnies du
60e sont alors reportées de la manière suivante : (…) à 13h50
l’attaque du Lt Cel Bordeaux se déclanche et progresse rapidement, au début ,
tout au moins dans la partie nord. (…) Après un réglage qui dure jusqu’à 15h15
, l’artillerie Divisionnaire prépare cette attaque par des rafales extrêmement
violentes dirigées sur C et D de 15h20 à 15h24. à 15h25, les compagnies de 1ère
ligne, superbement entraînées par le capitaine Didier du 54e
bataillon, quittent la parallèle de départ dans un fort bel ensemble, en
engageant 3 sections. Ces compagnies,
(…) avaient pour mission d’attaquer, sur le plus large front possible, de part
et d’autre de la ligne jalonnée par leur point de contact dans la parallèle et
le petit arbre à mi-chemin entre la ligne de buissons C et le groupe de 4
arbres D.
La 7e Compagnie du 60e a pu faire, dans son
ensemble, un bond d’une trentaine de mètres, après quoi elle a été arrêtée net
par un feu de mousquetterie extrêmement violent, parti des tranchées ennemies
restées jusque là parfaitement silencieuses. Au bout d’une demi-heure de
combat, le sous lieutenant Riou, quoique blessé au poignet droit dès le début
parvenait à franchir, avec un groupe d’une huitaine d’hommes la distance maxima
de 150m qu’il n’a pu dépasser. Le reste des 3 sections jonchait le terrain en
arrière. L’attaque de la Compagnie du 54e à droite était annulée
aussi brutalement et se déroulait d’une façon aussi défavorable. Dans ces
conditions, et en raison de la mission de flanquement surtout démonstrative
qu’il avait reçue, le capitaine commandant le 60e bataillon jugea
inopportun d’alimenter une attaque déjà trop coûteuse. Il rendit compte
téléphoniquement au Général de Division qui prescrivit de cesser toute attaque
sur C et D . La nuit, qui tomba bientôt, permit aux éléments les plus avancés
de se replier dans nos lignes. Les pertes éprouvées par le 60e
bataillon se décomposant ainsi : sur trois sections engagées (1 officier
et 84 chasseurs) , 14 tués (…), 18 blessés évacués, 4 blessés non évacués, Fernand Bassin, 2 cl., 7e
compagnie, Tué .»[68]
Les poilus dans les tranchées : c’est du Pas-de-Calais qu’on découvre ce que peut bien être le quotidien de nos soldats acculés à s’installer durablement dans les tranchées et à survivre en tant que « poilu ».
« Un jeune
conducteur d’automobile adresse à son ancien patron – M. H. Rochet, d’Auxerre-
une lettre qui montre que la vie du soldat en campagne comporte des moments
tout à fait supportables :
C… (Pas-de-Calais), 2
novembre.
Depuis une quinzaine,
nous sommes au repos. Nous allons occuper chaque jour la même position, sans y
rien faire et, le soir, nous rentrons au cantonnement. Pendant la journée, nous
nous livrons par distraction, à toutes sortes de travaux champêtres. Les uns
creusent de véritables cités souterraines, avec tout le confort voulu, les
autres fabriquent des paniers de toutes formes, d’autres encore font des balais
de bouleau, que l’on rapporte le soir au cantonnement et qui sont distribués
aux braves gens du village.
Je voudrais que vous
voyiez l’endroit d’où je vous écris ; c’est vraiment pittoresque.
Imaginez-vous un grand trou rectangulaire, de deux mètres de profondeur. Sur
les côtés, de gros rondins d’arbres coupés et couchés les uns sur les autres forment
cadre. Un coin est ménagé pour l’entrée de cette superbe chambre : un
escalier de dix marches. Au fond, et face à cette porte, une superbe cheminée,
fabriquée avec des douilles de charge de 75. Cette cheminée, qui se chauffe au
bois, ronfle comme une toupie. De plus comme meubles, nous avons une superbe
table en chêne, rustique et solide, et des bancs dans le même style. Quant à la
toiture, elle repose sur le cadre d’arbres que j’ai déjà mentionné. Elle est
formée de troncs d’arbres formant plafond et couverts de trente centimètres de
terre. Cette couverture est inclinée de façon à faciliter l’écoulement des eaux
de pluie.
Balles et schrapnells
peuvent pleuvoir toute la journée : ils ne sauraient interrompre nos
parties de manille, qui se succèdent sans interruption pendant que le café
chauffe devant notre bonne cheminée. Vous ne pouvez vous imaginer la chaleur
qu’il fait dans notre appartement. Cela va me faire regret, lorsqu’il va
falloir partir. C’est une position ignorée de tous les « boches », et
il faudrait avoir de bons yeux pour deviner une batterie à cet endroit.
Nous somme"s au
milieu des bois, et les quelques feuilles qui restent aux branches nous
garantissent des regards scrutateurs des « Tauben ».
Nous avons un vrai
physique de sauvage. Mal rasés, de longs cheveux, la peau halée. Bien souvent,
je pense au père Leleu, qui vivait dans sa grotte au milieu de ses chiens.
Cette vie qui, à cette époque, ne me souriait guère, il me semble maintenant
que je l’ai toujours vécue. » [Le Bourguignon, 12 novembre 1914]
Dans la même période, Albret Croiziard, brancardier se trouve dans la banlieue de Arras, à Dainville.
croquis, carnet de campagne d'Albert Croiziard, coll. P. Persennot, Saint-Bris-le-Vineux. |
"Ma chérie
Je viens de recevoir le papier et les cartes. Elle faisait
plus du poids aussi il faudra se méfier du reste. J’en aurais assez pour le
moment et à l’avenir tu mettras simplement une feuille et une enveloppe dans
chacune de tes lettres si j’en avais besoin je te le demanderais. Je n’ai pas
encore reçu le paquet que tu m’annonce ce sera probablement pour demain. As-tu
bien fait attention à ce que je t’avais dit qu’il ne pèse pas plus d’un kilo,
et surtout le recommender. J’ai pris un croquis hier à la corvée, c’est
l’église et ce qui reste de la mairie. Si j’ai le temps j’en reprendrai
d’autres. Nous arrivons d’excursion et je t’écris en recevant ta lettre c’est à
dire à 8 heures du soir. Nous sommes partis à 2 h de l’après-midi (nous devions
faire une attaque) avec les brouettes brancards dont je ne te ferai pas la
description. Albert te l‘a faite. Nous avons eu la pluie tout le temps sur le
dos et patauger dans une boue de 10 cm d’épaisseur. Nous nous venons coucher à
l’abri pour ce soir aussi je plains ceux qui sont aux tranchées par ce temps.
Je ne sais si l’attaque a réussi mais nos canons ont fait rage pendant deux
heures nous nous trouvions à deux ou trois cents mètres d’une batterie de 120
long c’était à se boucher les oreilles. Les boches n’ont pas ripostés.
J’apprends par ta lettre la mort de Guimiot. C’est bien malheureux a cette âge
et surtout pour un père de famille. Il devait se frapper beaucoup il devait
cependant être comme moi pas trop malheureux il y en a de pir. Quant à moi tu
penses bien que j’aimerais mieux être auprès de vous mais j’en prends
patiemment mon parti et tu peux te tranquilliser cette maladie ne me prendra
pas, ce doit probablement être une méningitte qu’il a eu.
Parmi nous,
il y en a eu également plusieurs d’évacués dans les hôpitaux quant à moi à part
les piqûres contre la tiphoïde et huit jours de diarrée je me suis toujours
bien porté pas encore le moindre rhume et c’est à croire que j’ai perdu mes
amygdales aussi je n’ai qu’à m’en féliciter, et tu n’as aucune inquiétude à
avoir à mon sujet. De ton côté je suppose que la grippe est complètement
passée. Surtout soigne toi bien, et quelques bouteilles de vin vieux rouge ne
te feront certainement pas mal. Quant à de l’argent je n’en ai nullement
besoin, j’ai encore sur moi 50 f 50 c et je ne dépense pour ainsi dire pas pour
la bonne raison qu’on ne trouve rien à acheter et puis il ne nous manque rien, nous touchons 1 demi-litre de vin qui est
ma foi très bon par jour et cela est suffisant ? la seule dépense est 1
sou de lait tous les matins que je réussi à me procurer car c’est très rare et
nous nous faisons soit le café ou le chocolat tous les matins en nous levant
accompagné de 3 ou 4 tartines grillées. Aussi on attends très bien la soupe de
10h 1/2 avec un calage pareil. Tu pourrais dire à mon père qu’il ne se
retardes pas pour tailler car probablement j’aurai du mal à être rentré pour
les taillages. Mais quand le moment sera arrivé peut-être que Germain, pourrait
lui aider. Tu pourrais également demander Tubord quelques journées s’il n’était
pas parti à cette époque, car tu sais qu’il lui reste un petit compte, je
t’avais dit de le prendre dans ces conditions pour les battages l’as tu fait.
Bien le bonjour à tous les amis naf, Louis,Aramis, ta mère et mon père, quant à
vous mes chéries recevez les plus tendres baisers de celui qui vous aime de
tout son cœur.
Albert"
• La bataille des Flandres (mi-octobre-mi-novembre 1914)
Wancourt
(Pas de Calais)
2 octobre 1914
Henri Paul DREVET ( capitaine au 97e R.I.) âgé de 43 ans, tué à l’ennemi, né à Auxerre le 26 juillet 1871.
Henri Paul DREVET ( capitaine au 97e R.I.) âgé de 43 ans, tué à l’ennemi, né à Auxerre le 26 juillet 1871.
« 30 septembre Débarquement à Arras à 23h. Arrivée d’un
détachement de renfort du dépôt, composé de : 600 hommes de troupe, un
capitaine rejoignant le corps après maladie, capitaine Delmas, 16
sous-officiers de réserve. 1er
octobre La journée est passée à Saint-Laurent-Blangy où les troupes
procèdent à des travaux de propreté. En exécution des ordres N° 315 et N° 165A
de la 77e Division et la 88e Brigade. Les 2e
et 3e bataillons moins la compagnie du capitaine Bré (7e
Cie) du 2e bataillon laissée à Arras à la disposition de la division,
ont quitté leurs cantonnements de Saint-Laurent de Blangy à 16h prenant la
route de Blangy à Filloy les Mofflaines. Buit
du 1er octobre au 2 octobre : au croisement de cette route
et de celle de Montreuil à Mézières le détachement a dû faire une halte de 30
minutes pour laisser passer le 159e Régiment d’Infanterie et un
groupe d’artillerie s’en allant vers Monchy l’autre rentrant à Saint-Sauveur.
Le passage une fois libre le détachement s’est engagé sur la route de Tilloy à Wancourt laissant à Tilloy la 10e
Compagnie commandée par le Lieutenant Humbert comme soutien d’artillerie. A
hauteur du chemin de terre allant de Fenchy à Neuville-Vitasse, les 2
bataillons ont dû se garer pour laisser passer une brigade de cavalerie
revenant de l’Est par Wancourt. Vers 19h à la nuit tombante le détachement qui
était engagé sur la route Tilloy-Wancourt, a croisé à 1 kil. Environ en avant
de Wancourt un régiment de dragons qui sortait du village. Le colonel le
commandant s’était arrêté et donnait au chef de bataillon commandant le 97e
Régiment d’infanterie les renseignements
suivants : « Deux de mes escadrons occupent le village avec un
détachement de cyclistes. » Lorsque le village de Wancourt s’embrasa soudainement tandis que le détachement de
chasseurs cyclistes l’abandonnait précipitamment en dépassant le rassemblement
formé par l’avant garde du 97e et le régiment de Dragons. Celui-ci
ayant dégagé le terrain le chef de bataillon commandant le 97e
donnait l’ordre au chef de bataillon commandant le 2e bataillon du 97e
d’essayer de pénétrer dans Wancourt
par l’entrée ouest et par la crête d’Héninel. Les deux compagnies chargées de
cette opération se heurtèrent à des barricades et des mitrailleuses déjà en
positions et ne purent progresser. Une nouvelle tentative dans la direction de
Marlière n’eut pas plus de résultat. (Marlière se trouve entre Wancourt et
Guémappe. Le chef de bataillon, commandant le 97e porta alors 6
compagnies sur la crête dominant Wancourt
au nord et les forma en deux lignes ; le 3e bataillon placé en
arrière et établissant une ligne de tranchées. Compte rendu de la situation
ayant été fait à la 88e Brigade, le chef de bataillon , commandant
le 97e reçut succéssivement les ordres 167A et 167A. Les tentatives
qu’il avait faites pendant la nuit pour se relier avec les éléments voisins
n’avaient donné que des résultats contradictoires ; (…) 2 octobre Wancourt, vers 4h55 le
commandant du 3e bataillon renforcé d’une compagnie du 3e
reprend son attaque sur Wancourt par la crête d’Héninel et les issues Ouest et
Nord. Les premières sections de chacune des 4 Cies d’attaque se portent en
avant à la baïonnette se heurtent presque aussitôt à des haies garnies de fil
de fer pendant la nuit. Tous ces mouvements se faisaient dans un brouillard
intense. A ce moment une violente contre-attaque se dessine contre la Cie de
gauche dont les 3 sections arrière étaient ligne de colonne par quatre placées
en échelons. Ces trois sections, surprises par l’ennemi qui sortait du
brouillard à quelques mètres d’elles, échappent à la direction de leur chef et
rampent vers la droite entraînant les autres sections de la colonne d’attaque
dans la direction du chemin de Tilloy-Wancourt et même au delà. L’attaque
ennemi se précisant alors et se développant sur sa droite, arriva à battre de
dos les tranchées dans lesquelles se tenaient les 2 compagnies du 3e
bataillon qui dûrent les évacuer. Beaucoup d’officiers avaient été blessés dès
le commencement de l’attaque et les fractions des diverses Cies s’étant
mélangées le chef de bataillon , commandant le régiment pu, avec l’aide des
officiers restés indemnes, rassembler la valeur d’environ 3 Cies le long du
talus de la route Wancourt-Tilloy qui est en déblai et une mitrailleuse put être installée contre ce talus et la
poussée ennemie fut ainsi arrêtée. Une ligne de tirailleur commençait à
s’organiser perpendiculairement à la route, entre celle-ci et la croupe
d’Héninel lorsque la Compagnie du Capitaine
Drevet qui devait prononcer son attaque par cette croupe fut elle-même
refoulée ayant perdu son chef et ses officiers. Le chef de Bataillon,
commandant le régiment aidé du chef de bataillon, commandant le 2e
bataillon et de quelques autres officiers essayent alors de former une seconde
ligne en arrière lorsque le chef de bataillon, commandant le régiment fut
légèrement blessé alors que le chef du 2e bataillon était tué. Les
officiers restés autour d’eux doivent alors se replier jusqu’au chemin de
Tiffoy ou une Cie du génie organisait une tranchée. Les hommes qu’ils
ramenèrent y furent installés par le capitaine adjoint et l’officier payeur à
qui le chef de bataillon, commandant le régiment passa alors le commandement.
(…) Il était alors 13h (…) »[69]
YPRES
Après avoir évacué Anvers (7 octobre), le roi Albert Ier
ordonne à l’armée belge de s’installer sur la ligne
Nieuport-Furne-Dixmude (12 octobre). L’offensive franco-britannique dite de
« la Lys » entre Lille et Courtrai du 13 octobre est un échec.
Quelques jours après, les Allemands réagissent par une contre-offensive sur
l’Yser difficile à contenir. Du 23 au 26 octobre Foch tente obstinément chaque
jour une offensive sans aboutir. Les pertes sont énormes, Foch est
imperturbable et poursuit sans attendre des renforts. Enfin, l’ennemi s’engage
dans une nouvelle offensive sur Ypres qu’il pense prenable : l’empereur en
personne est présent pour assister à la victoire qui doit être décisive, (2 et
3 novembre). À partir du 12 novembre, d’un côté comme de l’autre on commence à
s’enterrer. La guerre de mouvement laisse place à la guerre de position. Le 12
décembre est lancée à 7h45 l’ultime offensive française (Gl Humbert et la 42e D.I.), Foch et Joffre sont obligés de se résilier aux nouvelles exigences.
Depuis le début de la guerre, ne vient-on pas de perdre 500 000 hommes !
è
Carte des Flandres Le Bourguignon 26
décembre 1914
• chercher à quelle division appartient le 37e
R.I. sur internet et reprendre 14&18 n° 24 pour le contexte…
Luyghem
Stadenberg / Vieille
chapelle (Belgique)
20 octobre
1914
Léon Paul Basilide Marie GUILLOU (lieutenant 60° bataillon de chasseurs à pied, 8e Cie, sous-lieutenant au 20E BCP[72]), âgé de 24 ans, tué à l’ennemi, marié et domicilié 2 rue du Capitaine Coignet.
Léon Paul Basilide Marie GUILLOU (lieutenant 60° bataillon de chasseurs à pied, 8e Cie, sous-lieutenant au 20E BCP[72]), âgé de 24 ans, tué à l’ennemi, marié et domicilié 2 rue du Capitaine Coignet.
« 19 octobre, (…) à la nuit le bataillon cantonne
dans les fermes sur la route d’Ypres à 1500 m sud de Wesbroosebeck, nuit sans
incident ; 20 octobre Le
bataillon reçoit à 3 heures l’ordre d’aller occuper le hameau de Vijfvege(…)
face à Staden, tandis que le bataillon du 41e doit occuper la
position de Stadenberg. A 6h, en arrivant à Vijfvege et apprenant que le
bataillon du 41 n’était pas arrivé à Stavenberg et que d’autre part cette
position était fortement attquée par l’ennemi, le bataillon se porte à
Stadenberg, exécute une contre attaque qui rejette l’ennemi dans la direction
de Staden. Vers 8h30 l’ennemi ayant fait des progrès sur l’aile droite du
détachement, le bataillon reçoit l’ordre de se retirer progressivement dans la
direction de Vijfvege au nord ouest de la voie ferrée pour interdire à l’ennemi
l’entrée de la forêt ; le bataillon s’établit sur la route
Vijfvege-Honthulst. (…) Le commandant du 60 reçoit l’ordre de se replier dans
la direction de Langemarck puis sur Bischoote (…) pertes dans le combat de
Stadenberg 4 tués dont Lt Guillou, 25 blessés, 5 disparus.»[73]
Bischoote
Langemark
4 février 1915
Paul DEBRAND
(146e R.I. 6e Cie), âgé
de 23 ans réformé temporairement pour insuffisance de
développement , maladie antérieure à l’incorporation (1912), rappelé à
l’activité en 1913, réformé à nouveau pour bronchite chronique, il est pris
« bon pour le service armé par le Conseil de révision de l’Yonne le 31
octobre 1914. Mis en route le 19 novembre 1914, il meurt quelques semaines plus
tard[79]. Conducteur à l’Imprimerie Universelle[80], époux
de Yvonne Journeux, père de deux enfants de deux ans et de trois mois, domicilié
rue Germain de Charmoy à Auxerre.
«
2
février, ordre d’opération pour la
journée du 2, pluie et vent. Le 146e et le bataillon de la
Guérivière du 93e territorial relèvent le 153e et le
bataillon Burette du93e territorial. (…) La relève doit commencer à 17h30 à Langemark et à Saint-Julien, mais les vivres sont
distribués avant la relève, ce qui la retarde d’environ 3/4 d’heures, les bataillons reprennent leurs
emplacements habituels. ( …) bataillon Giatte avec une Cie territoriale en
réserve en avant de Langemark. (…) La relève se passa sans incident et se
termine à 21 heures 5 ; nuit calme. 3
février (…) pendant la nuit, l’ennemi tire beaucoup. Bruit de vive
fusillade dans la direction au sud d’Ypres. Ordre de stationnement pour al
soirée au 3. Pertes : 17 évacués. Effectif : 2196. 4 février beau temps clair. Plusieurs
avions survolent les lignes. Bombardement assez sérieux sur Langemark. L’artillerie détruit un abri
de mitrailleuses devant le bataillon de Langemark. Elle en détruit un autre
devant le Bonnet d’Evêque mais la 2e batterie a à 2 heures 30 un coup malheureux qui tombe en plein dans la tranchée de
la 6e Compagnie et tue 6 hommes dont un
sergent et un caporla et en blesse 3, dont 1 grièvement. »[81]
Saint-Eloy
10 novembre
1914
Gabriel GOURET (160e R.I.), âgé de 21 ans, tué à l’ennemi, né le 19 avril 1893, enfant de l’assistance publique de l’Yonne.
Gabriel GOURET (160e R.I.), âgé de 21 ans, tué à l’ennemi, né le 19 avril 1893, enfant de l’assistance publique de l’Yonne.
« 9
novembre 2h Par ordre du Gal
comandant le 16e C.A. le régiment prendra des dispositions pour
faire relever avant le jour le bataillon du 80 R et les 2 Cies du 31 Bataillon
chasseurs (…) 10 novembre Jusque vers &0h la situation reste ce
qu’elle était la veille ; mais à ce moment devant l’attaque renouvelée des
Allemands, la ligne cède à l’endroit même occupé par le bataillon colonial
(entre les 2 bataillons du 160e) La 12e Cie (…) est
elle-même décimée. La gauche du 1er bataillon se trouve ainsi
découverte (…) après une résistance acharnée et un anéantissement presque
complet, les débris (…) se relient aux chasseurs à pied (…) et tiennent jusqu’à
ce qu’ils reçoivent l’ordre de relève au milieu de la nuit. (…) Pertes :
126 tués, 101 blessés, 773 disparus. »[82]
11 novembre
1914
Louis Joseph DERULLE (4e B.C.), âgé de 33 ans, disparu, élève de l’Hospice de Joigny né le 2 mars 1881.
Louis Joseph DERULLE (4e B.C.), âgé de 33 ans, disparu, élève de l’Hospice de Joigny né le 2 mars 1881.
« 11
novembre Aucune modification
sensible au cours de la nuit malgré la fusillade et les violentes rafales de
l’artillerie ennemie. (…) 4h, ordre
reçu (…) Les 2e et 4e Bataillons de chasseurs seront
également relevés le && au matin si la situation le permet dirigés sur
Voormezeele (…) 6h30 La canonnade
redouble d’intensité. (…) 9h L’artillerie ennemie montre beaucoup d’activité.
Les Allemands en grand nombre attaquent le front Hollandscheschuur, Bois 40. Ce
front résiste d’abord, mais cède au bout de quelques instants entre les bois 40
et 50. Des cris de « en retraite » partent de ce point et on perçoit
des groupes des 16e, 19e B.C. et 80e R.I. se
repliant précipitamment vers l’arrière. Ce mouvement de repli se prolonge
ensuite vers la droite. La 5e Compagnie, établie autour de la ferme
Hollandscheschuur ne pouvant parvenir à arrêter ce mouvement de retraite , se
porte en repli (…) en laissant une
section pour faire face au mouvement ennemi et l’enrayer le plus longtemps
possible. Du côté des 1ère, 3e et 6e compagnies,
la situation devient particulièrement difficile par suite du départ des
éléments de droite ; (…) Ces unités qui sont au bois 40 résistent toujours
sur place mais beaucoup d’hommes sont tombés. Des blessés gagnent la ligne de
repli. Du côté ennemi les pertes sont très fortes. Notre artillerie a un tir
bien repéré. L’organisation de la ligne de repli se continue sans arrête ;
16h (…) des renforts sont annoncés
pour demain (…) tenir à tout prix et assurer coûte que coûte l’inviolabilité du
front. (…) 12 novembre Effectif : officiers 11, troupes 681 »[83]
Woesten
Grost-Vierstraate
12 novembre
1914
Alix Ernest GUITARD (26e R.I.) âgé de 25 ans, tué à l’ennemi, domicilié 31 rue Bourneil Auxerre
Alix Ernest GUITARD (26e R.I.) âgé de 25 ans, tué à l’ennemi, domicilié 31 rue Bourneil Auxerre
Né le 26 août 1889 à Gy-l’évêque issu de famille
d’agriculteurs , il est venu travailler à Auxerre chez Jean Moreau[85] (avenue
de la Puisaye), à la fabrication de biscuits, chocolats pain d’épices (dont la
spécialité « Bamboula »). La dernière paye des ouvriers, juste avant
la guerre, s’est faite en louis d’or.[86] Marié
depuis le 1er février 1913 à Marie-Louise Demonte[87], il a
une fille le 5 juillet 1914 et habite rue Bourneil, 31.[88]
Alix est mobilisé à Troyes en début août, seulement quelques semaines après cet heureux événement. Il retrouve là-bas son beau-frère. Il y reste deux mois.
Puis départ, avec son régiment, pour le Nord : il passe par la Somme, en Pas-de-Calais et arrive dans le secteur d’YPRES sur la frontière belge le 9 novembre 1914. Il meurt le 10 novembre[93], tué par une balle en plein cœur. Il a 25 ans. Son camarade de combat (originaire aussi de l’Yonne) l’enterre. Il prévient le maire de Gy-l’Evêque (où vivent toujours ses parents) car il n’a pas le courage d’écrire directement à la veuve.
Lettre du 17 novembre 1914
Adressée au maire de Gy-l’Evêque par le camarade de combat, Georges ALEXANDRE.
Alix Guitard, coll. Mme Ladier, petite-fille, Auxerre |
Alix est mobilisé à Troyes en début août, seulement quelques semaines après cet heureux événement. Il retrouve là-bas son beau-frère. Il y reste deux mois.
Puis départ, avec son régiment, pour le Nord : il passe par la Somme, en Pas-de-Calais et arrive dans le secteur d’YPRES sur la frontière belge le 9 novembre 1914. Il meurt le 10 novembre[93], tué par une balle en plein cœur. Il a 25 ans. Son camarade de combat (originaire aussi de l’Yonne) l’enterre. Il prévient le maire de Gy-l’Evêque (où vivent toujours ses parents) car il n’a pas le courage d’écrire directement à la veuve.
Lettre du 17 novembre 1914
Adressée au maire de Gy-l’Evêque par le camarade de combat, Georges ALEXANDRE.
« Bischoote
Monsieur,
C’est avec une grande tristesse que je viens
vous apprendre la mort d’Alix GUITARD, mon camarade de combat en Belgique, à
Wyschoth, une balle au cœur. Je vous prierai donc de bien vouloir prévenir ses
pauvres parents, et sa malheureuse femme.
J’ai fait le nécessaire pour l’inhumer
moi-même. Le service sanitaire fera parvenir son livret et papiers divers,
plaque d’identité et l’adresse exacte du lieu.
Date du décès :
10 novembre 1914
Je vous serre cordialement la main.
Georges Alexandre
26e de ligne 6e
compagnie.
D’habitude à l’Erable par Ouanne,
Yonne. »
La veuve, Marie-Louise Demonte n’a pu
s’empêcher de lui écrire pour connaître la vérité, les derniers instants de son
époux. En décembre 1914, le camarade de combat, Georges Alexandre lui répond
par une lettre détaillée.
Lettre du 2 décembre 1914.
Georges Alexandre à la veuve Guitard
Adressée
à la veuve d’Alix Guitard qui selon toute vraisemblance lui avait demandé des
détails sur la mort de son mari.
« Madame,
Je
viens de recevoir votre lettre mais pardonnez-moi si je ne vous ai encore pas
fait part de la triste nouvelle qui nous frappe. J’ai préféré que d’autres me
remplace. J’ai écrit au maire, puis à vos beaux-parents ensuite. Pour des
détails, je ne peux pas beaucoup là dessus. C’est d’abord trop cruel pour moi
et pour vous ensuite. Epargnez-vous ma chère madame toutes nouvelles tristes.
Nous
étions tous les deux depuis le début de la guerre. Nous avons passé les deux
mois à Sainte-Savine ensemble et
nous partîmes au combat comme deux frères. Nous avons débuté à Fricourt dans la Somme, ensuite dans le
Pas-de-Calais, à Mouchy. Nous
partîmes ensuite en Belgique, du côté d’Ypres.
Nous sommes arrivés le 9 novembre. Le 9 au soir nous sommes allés dans les
tranchées, nous étions à la lisière d’un bois, à 40 mètres de l’ennemi. On
arrive à 2 heures du matin. Pendant 24 heures nous nous sommes pas arrêtés de
tirer. L’ennemi la même chose. C’est le
10 à 2 heures de l’après-midi que votre mari a été atteint. Nous étions dans
une tranchée côte à côte. On a blagué tout le temps, fumé, tout en tirant. Pour
satisfaire un besoin, Alix sortit de notre trou dans un autre, à 1 mètre à
côté. En remontant une balle ennemie l’a atteint au cœur. C’est sans une
plainte qu’il a rendu le dernier soupir.
Dix
minutes après être parti, voyant qu’il ne revenait pas, je regarde, c’est là
que j’ai vu qu’Alix avait été touché à mort. J’ai bien retiré tous ses papiers.
Il n’y a qu’une chose que je ne me suis plus rappelé, en cas d’accident :
j’ai oublié d’y laisser votre photographie. J’y ai songé trop tard.
Ma
chère dame c’est sous une pluie de plusieurs balles que je l’ai mis en terre.
Je l’ai enveloppé de sa couverture et bien recouvert. J’ai mis une croix , avec
son képi dessus.
C’est
tout, ma pauvre dame, ce que je puis vous dire sur la fin de votre pauvre mari.
J’ai déposé ses papiers dans les mains de l’aumônier du régiment qui doit vous
avoir fait parvenir à présent. J’ai déjà dit à vos beaux-parents qu’Alix
attendait des mandats. En effet, depuis, j’ai entendu plusieurs fois son nom.
Vous n’avez qu’à vous adresser au commandant du dépôt du 26e à Mâcon
que je crois, vous fera parvenir cet argent.
Recevez
Madame mes plus sincères et touchantes et touchantes condoléances.
Georges Alexandre, 20e6
Vivement la fin car depuis ce
jour je n’existe plus. »
Plus tard, il
déconseillera à la veuve de vouloir faire rapatrier le corps de son mari car le
secteur a été tellement pilonné qu’il est impossible de récupérer un corps
indentifiable.
Témoignage de
Mme Ladier, sa petite-fille[95].
Tué d’une balle en plein cœur. Pris d’une envie
pressante, il était sorti pour aller dans la tranchée voisine. A son retour, en
sautant dans sa tranchée, il est mortellement touché. Ses compagnons
l’enroulent dans sa capote. Il venait juste d’arriver (9 novembre). Son corps n’a pas été ramené car
l’endroit de sa sépulture a été pilonné. Son ami, Alexandre de Ouanne, a averti
la veuve qu’il était inutile de procéder au rapatriement. Les quelques
ossements qu’on aurait pu lui remettre avaient très peu de chance d’être ceux
de son époux.
Boesinghe
12 novembre
1914
Pierre-Emile-René BECARD (37e T.I. Territorial, lieutenant), âgé de 30 ans[96], mort au lieu dit « Ma campagne » près de Boesinghe. « chef de compatbilité de la succursale de la Banque de France d’Auxerre, lieutenant de réserve… »[97]
Pierre-Emile-René BECARD (37e T.I. Territorial, lieutenant), âgé de 30 ans[96], mort au lieu dit « Ma campagne » près de Boesinghe. « chef de compatbilité de la succursale de la Banque de France d’Auxerre, lieutenant de réserve… »[97]
13 novembre
1914
Gabriel REMER (37e R.I. capitaine de réserve) âgé de 25 ans, tué à l’ennemi à 9h du matin à « Ma campagne », devant Bischoote[98] domicilié à Auxerre, passage Bonniface.
Gabriel REMER (37e R.I. capitaine de réserve) âgé de 25 ans, tué à l’ennemi à 9h du matin à « Ma campagne », devant Bischoote[98] domicilié à Auxerre, passage Bonniface.
« 13
novembre la mission de la Brigade
est la même que la veille ainsi que celle du Régiment. Les ordres du colonel
sont les suivants ; le 1er bataillon continuera à progresser
dans la direction de Bischoote en
liaison avec le 1er bataillon à gauche et le 26e à
droite. 14 novembre au point du
jour, les Allemands déclenchèrent une contre-attaque vigoureuse débouchant de
Bischoote qui rejète le 1er bataillon dans le bois. »[99]
« Mme
Remer, cuisinière, passage Bonifacier, à Auxerre, vient d’être avisée [décembre]
de la mort de son fils (…) deux autres
fils de Mme Remer sont sur le front ».[100]
30 novembre
1914
Victor HENGEBAERT (2e R. de zouaves, 3e bataillon), mort des suites de blessures de guerre, nomade[101] dont la famille domiciliée route de Vallan à Auxerre.
Victor HENGEBAERT (2e R. de zouaves, 3e bataillon), mort des suites de blessures de guerre, nomade[101] dont la famille domiciliée route de Vallan à Auxerre.
Streenstraate
18 décembre
1914
Georges JOVÉ (7e division de cavalerie, 7e groupe de cyclistes, du 131e R.I.[102] caporal) âgé de 21 ans, mort à 7h du matin de blessures de guerre. Le défunt ouvrier cordonnier, travaillait avec son père[103], domicilié 17 rue Saint-Germain à Auxerre.
Georges JOVÉ (7e division de cavalerie, 7e groupe de cyclistes, du 131e R.I.[102] caporal) âgé de 21 ans, mort à 7h du matin de blessures de guerre. Le défunt ouvrier cordonnier, travaillait avec son père[103], domicilié 17 rue Saint-Germain à Auxerre.
Poperinghe
20 février
1915
Paul Louis Eugène SAUVALLE (capitaine (TD) active au 49e R. d’artillerie), âgé de 37 ans, mort à l’hôpital temporaire des suites de blessures de guerre, né le 20 mai 1877 à Auxerre.
Paul Louis Eugène SAUVALLE (capitaine (TD) active au 49e R. d’artillerie), âgé de 37 ans, mort à l’hôpital temporaire des suites de blessures de guerre, né le 20 mai 1877 à Auxerre.
1 janvier 1915
Léon JEAN (4e bataillon de chasseurs à pied), âgé de 21 ans, tombé au champ d’honneur au combat de Givertelin, domicilié chemin des Mignottes à Auxerre. « tué d’une balle au front. Le défunt, dont les parents sont jardiniers à Auxerre, rue Saint-Martin-lès-Saint-Marien, 13 travaillait à l’usine Guilliet. Il faisait partie de l’équipe de cross-country du Patronage Paul Bert. M. Jean était de la classe 1914. Dans une lettre qu’il adressait aux parents, son capitaine s’exprime ainsi : ‘Votre fils jouissait de la plus grande estime de ses camarades t de la confiance de ses chefs. On en parlait toujours comme d’un excellent chasseur et sa mort a été pour tous une perte cruelle. »[104]
« 30
décembre même situation. Pendant
cette période des tra »vaux sont exécutés pour l’organisation défensive du
secteur. L’activité de l’ennemi n’est manifestée que par la fusillade en
particulier la nuit. Le tir de l’artillerie ennemie est dirigé principalement
sur les tranchées et les habitations. (3 tués le 1e
janvier). »[105]
Gaston TARTERET ( 353e R.I. adjudant ou 155e R.I.[110]) âgé de 33 ans, tué à l’ennemi époux de Marguerite Senn, domicilié 39 rue Paul Armandot.
Agrégé d’histoire, Docteur ès-lettres,
Professeur à la faculté des lettres de Nancy en 1878
Inspecteur général de l’Instruction publique
depuis 1890
Auteur de Histoire
diplomatique de l’Europe depuis le congrès de Berlin jusqu’à nos jours,
Première Partie, La Paix armée (1878-1904), Seconde partie, Vers la Grande
Guerre (1904-1916) Paris, librairie Félix Alcan. arrière-grand-père de Madeleine Canavesio, élève de 3ème
collège Denfert-Rochereau, année 2009-2010, documents familiaux
[2]
Louis DEBIDOUR, lieutenant au 102e R.I., tombé le 25 septembre 1915
à Auberive-sur-Suippes (Marne)
[3]
Je n’ai pas vérifié toutes les fiches du SGA. Le seul icaunais homonyme est
mort le 1er janvier 1915 à la haute-Chevauchée (Meuse), et était du
89e R.I., 5 Cie.
[5]
JMO 263e R.I. site SGA / cote 26 N 731/12
[6]
Le Bourguignon 5 novembre 1914
[7]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/1
[8]
Le Bourguignon 2 janvier 1915
[9]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/1
[10]
Le Bourguignon 28 avril 1915, « nous avons donné la description de la Croix de guerre. Le ruban qui
l’accompagne est celui de la médaille de Sainte-Hélène. L’étoile de bronze sur
le ruban indique une citation à l’ordre du régiment ou de la brigade, l’étoile
d’argent une citation à l’rodre de la division, l’étoile de vermeil une
citation à l’ordre du corps d’armée. La palme … »
[11]
Registres de matricules Arch. Départ. de l’Yonne.
[12]
Arch. Départ. de l’Yonne 2 R 245 è
photo mère Servet dans dossier « cérémonie Vauban 1916-1922 »
[13]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/1
[14]
JMO 5e BC.A. site SGA / cote 26 N 817/6
[15]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/1
[16]
Le Bourguignon 28 janvier 1915
[18]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/2
[19]
Le Bourguignon 16 janvier 1915
[20]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/2
[21]
JMO 204e R.I. site SGA / cote 26 N 712/2
[22]
il existe un plan détaillé des tranchées et de leurs boyaux d’accès.
[23] 4H5
cahier des morts et disparus d’Auxerre. Cliché 2799
[24]
JMO 276e R.I. site SGA / cote 26 N 736/1
[25]
Le Bourguignon, 18 novembre 1914
[26]
Le Bourguignon 2 janvier 1915
[27]
fiche MPF site SGA
[28]
Le Bourguignon 23 février 1915
[29] MALINOWSKI, Alain Le chemin des dames. 1. La caverne du Dragon. Éd. YSEC 2004 p 8
[30]
JMO 4e R. de marche de zouaves, site SGA / cote 26 N 839/1
[31]
Le Bourguignon 22 janvier 1915
[32]
JMO 144e R.I. site SGA / cote 26 N 694/7
[34]
Le Bourguignon 16 janvier 1915
[35]
Le Bourguignon 16 janvier 1915
[36]
JMO 17e Bataillon de chasseurs à pied site SGA / cote 26 N 821/8
[37]
JMO 29e régiment de Dragons site SGA / cote 26 N 885/1
[38]
Le Bourguignon 31 mai 1915
[40]
S.M. : section de mitrailleuses
[41]
JMO 156e R.I. site SGA / cote 26 N 699/9
[42]
Le Bourguignon, 12 octobre 1914
[43]
Le Bourguignon 22 décembre 1914
[44]
JMO 44e B.C.P. site SGA / cote 26 N 827/13
[48]
JMO 44e B.C.P. site SGA / cote 26 N 827/13
[49]
JMO 42e B.C.P. site SGA / cote 26 N 827/8
[51] 4H5
cahier des morts et disparus d’Auxerre.
[52]
Le JMO du 26e BCP n’existe plus.
[53]
JMO 60e B.C.P. site SGA / cote 26 N 832/6
[54] 4H5
cahier des morts et disparus d’Auxerre.
[58]
JMO 57e e B.C.P. site SGA / cote 26 N 831/1
[60]
JMO 57e e B.C.P. site SGA / cote 26 N 831/1
[65]
JMO 57e B.C.P. site SGA / cote 26 N 831/1
[67]
Le Bourguignon 2 février 1915
[68]
JMO 60e B.C.P. site SGA / cote 26 N 832/6
[69]
JMO 97e R.I. site SGA / cote 26 N 672/10
[71]
JMO 38e Division d’infanterie, SGA 26 N 333/1
[72] AMA,
d’après Cahier des morts et disparus d’Auxerre 4H5 et d’après Le Bourguignon 15 mars 1915
[73]
JMO 60e B.C.P. site SGA / cote 26 N 832/6
[74]
JMO 60e B.C.P. site SGA / cote 26 N 832/6
[78]
JMO 37e R.I. site SGA / cote 26 N 612/9
[80]
Le Bourguignon 9 mars 1915
[81]
JMO 146e R.I. site SGA / cote 26 N 695/2
[82]
JMO 160e R.I. site SGA / cote 26 N 701/6
[83]
JMO 4e B.C.P. site SGA / cote 26 N 817/1
[89] Lettre précédée de plusieurs
télégrammes envoyés par Alix à sa femme , insistant pour qu’elle vienne à
Troyes.
[91] Marie= sa belle-sœur, est l’épouse et
travaille à Troyes. Elle n’est pas en très bonne santé et mourra en 1916.
[92] Simone : est leur fille née en
juillet 1911 ; elle a donc 3ans quand Alix Guitard écrit cette
lettre ; elle est sa nièce par alliance ;
[96]
Mort le 27 novembre 1914 à Langemark d’après les registres d’Etat civil de la
ville d’Auxerre. Mais ce soldat ne figure pas sur le monument aux morts de la
ville.
[99]
JMO 37e R.I. site SGA / cote 26 N 612/9
[103] Le Bourguignon 25 janvier 1915
[104] Le Bourguignon 16 février 1915
[105] JMO 4e
B.C.P. site SGA / cote 26 N 817/1
[107] Le Bourguignon 12 janvier 1915
[108] JMO 29ème
régiment de Dragons site SGA / cote 26 N 885/2
[109] D’après
cahier des morts et disparus d’Auxerre, 4H5 et Le Bourguignon 31 décembre 1914
[110] D’après
cahier des morts et disparus d’Auxerre, 4H5.